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Un individu accroché à un train à Jambes: qu'est-ce que la "conduite ordalique", qui pousse les jeunes à repousser leurs limites?

Cette semaine, vous avez sans doute vu passer l'image d'un jeune homme accroché à un train en gare de Jambes. Il y a deux semaines, deux jeunes sont décédés électrocutés alors qu'ils grimpaient sur des caténaires. Ces temps-ci, ce type de comportement se multiplie et à chaque fois, les jeunes sont en quête d'adrénaline. Les spécialistes parlent de "conduite ordalique". 

Des courses de voitures à plus de 200 km heure, des jeunes accrochés à l'arrière d'un train en marche, des courses sur le toit d'un métro... Ils se filment, postent la vidéo sur les réseaux sociaux.

"Je pense qu'ils prennent trop de risques", "C'est dangereux de se faire entraîner dans ce genre de mécanique parce que ça peut coûter la vie", pensent certains pendant que d'autres, eux, sont plutôt envieux. "Ça marque et c'est toujours cool de vivre des expériences avec ses copains." 

Cette recherche d'adrénaline à travers des comportements dangereux porte le nom de "conduite ordalique". "Se réapproprier son corps au travers de défis, de passages à l'acte qui frôlent l'extrême, c'est une manière de se dire que mon corps m'appartient, j'arrive à en faire un petit peu ce que je veux et je pousse la limite dans ce que je veux en faire ", explique Virginie Leblicq, psychologue clinicienne. "C'est un peu se surpasser aussi, se prouver à soi-même qu'on est capable de faire des exploits."

Surtout répandus chez les jeunes, ces défis sont aussi pratiqués par certains adultes de manière plus cadrée. C'est par exemple le cas de Matéo Vasquez, cascadeur professionnel. "Juste avant par exemple un grand saut ou une grosse torche humaine par exemple, il y a l'appréhension mais il y a l'excitation, donc c'est toujours un mélange des deux émotions."

Pour limiter les comportements dangereux, une solution: canaliser ce besoin de sensations fortes à travers une activité plus cadrée. "Je pense que pour éviter le désœuvrement, c'est important d'accompagner le jeune dans des pratiques sportives ou dans des activités", recommande Virginie Leblicq. "Ne pas le laisser livrer à lui-même devant les réseaux qui pourraient justement inviter à se lancer ce genre de défis."

Une prise en charge psychologique est aussi conseillée si les comportements dangereux perdurent.

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