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Stéphane s'est battu pendant de mois à l'hôpital et témoigné dans le Télévie

Atteint d'une leucémie à 13 ans, Stéphane s'est battu pendant de mois à l'hôpital et témoigné dans le Télévie. Dix ans plus tard, Stéphane a bien changé. Son corps est encore marqué mais il est guéri. Il a même trouvé un travail qu'il adore dans une brasserie de la capitale. Sébastien Rosenfeld et Denis Caudron sont allés à sa rencontre.

Retour sur le parcours de Stéphane

 

C'est une habitude dont il ne peut se passer. Stéphane, 23 ans, suit un traitement quotidien depuis sa leucémie il y a dix ans.

"On peut se sentir guéri, mais à chaque fois, on sait qu'on doit reprendre ses médicaments pour être sûr de tout se passe comme il faut. Ça reste une ligne droite. Pas en mode zigzag."

Les zigzags, le jeune homme et sa maman en ont connus. Natalia réalise le chemin parcouru.

"Je me disais qu'on n'allait jamais s'en sortir, mais il est là aujourd'hui. Je n’aimerais pas qu'ils entendent ça, mais je crois que tous les parents se disent ça. On a toujours la peur de que ça revienne un jour"

Stéphane n'a que treize ans lorsqu'il accepte de témoigner pour le Télévie. Un an et demi de transport, de rechutes, de souffrances. Aujourd'hui, à la table du petit déjeuner, sa maman se souvient du jour où la médecin lui annonce avoir trouvé le bon traitement.

"Elle m'a dit ‘Vous aviez raison d’y croire, on a trouvé ce qui se passait avec Stéphane" ils ont encore beaucoup de progrès à faire. Mais il faut croire en la médecine"

"Que je sois là actuellement ici, à cette table en train de parler. Et oui, je me sens chanceux"

Une nouvelle vie dans la restauration

Cette chance, Stéphane en a fait un métier. Il est serveur dans l'une des brasseries les plus réputées de la capitale. Autodidacte, il a poussé la porte de l'établissement pour un essai. Un essai transformé grâce, peut-être, à ce mot tatoué sur son cou.

"Je suis quelqu'un qui n'a pas beaucoup de patience en dehors du travail et c'est pour me rappeler de temps en temps d'avoir un peu de patience. Il faut avoir beaucoup de patience en restauration".

De la patience et de l'endurance. Car ici, la préparation du service est une véritable course juste avant le coup de feu. L'équipe prend sa pause.

"Quand on voit son parcours, c'est un parcours du combattant et donc chapeau à lui, c'est un très bon collègue. Un joyeux luron même ! ", Dino Hassen Khodja, serveur au restaurant "Lola".

Le sérieux est de retour alors que les plats s'enchaînent. Appliqué, Stéphane se sent à sa place.

"Quand j'étais petit, je voulais faire cuisiner et maintenant je suis serveur"

Pénalisé dans ses études à cause de sa maladie, il a trouvé dans ce restaurant une nouvelle maison, et le respect du chef.

"Il a vécu une vie où il allait souvent à l'hôpital, il vivait plus à l’hôpital que chez lui. Et puis, doucement, le fait de se confronter à la vie de tous les jours, ça lui fait du bien. Et ça lui donnait l’envie de continuer et d'avancer. Quand il arrive le matin, il a le sourire, le dynamisme", Fabien Beeckman, chef du restaurant "Lola".

"Il arrive et il est content d'être là. Parfois on tire la tête et il arrive à mettre une gaieté dans le restaurant"

Le service se passe sans fausse note. Un exploit quotidien pour Stéphane car la chimiothérapie a définitivement fragilisé son squelette.

"Surtout au niveau des pieds, surtout aux pieds. Et le soir, aux jambes, J'ai du mal à me déplacer. On dirait que je suis un petit vieux qui essaie de bouger."

Avancer, malgré tout

Les derniers desserts arrivent. Progressivement, le restaurant se vide. Encore un peu de mise en place et voilà la fin du service.

Thomas Stéphane se sent bien malgré la fatigue. Cette journée ensoleillée est comme un cadeau.

"Je suis rassuré mais quand même, je. Il y a le petit truc. Si demain ça revient, est ce que ça va être la même chose ou est-ce que ça va être pire ? Peut-être. Des fois, je me réveille et je me dis je suis encore là. Il y en a plein qui ne sont plus là à cause de la leucémie, mais il ne faut pas abandonner, il faut avancer. C'est ce que j'ai fait."

Le jeune homme rêve désormais d'une famille un jour, mais pas trop tôt. Pas trop vite. Il veut avancer à son rythme pour savourer chaque mois.

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