Partager:
Chez nous, de nombreuses villes doivent gérer des sites abandonnés, des usines désaffectées, de vieux sites militaires ou d'anciens hôpitaux, ou encore des sites administratifs. Des immeubles publics ou privés que les villes doivent sécuriser. En effet, en cas d'accident, la responsabilité des bourgmestres peut être engagée. Alors comment les villes s'y prennent-elles ?
Plus personne n'ose aujourd'hui s'y aventurer. La plaine de jeux, autrefois espace de rendez-vous des Verviétois, est devenue le lieu préféré des consommateurs de drogue. "Il y a une occupation quand même très problématique à proximité d'une école. Je ne dirais pas que c'est tout le temps, mais il y a manifestement de la consommation d'alcool et de drogue, voire de la vente, dans un endroit qui est très difficile à contrôler", explique Alexandre Loffet, bourgmestre faisant fonction.
La ville a donc pris la décision de fermer la plaine de jeux, seule solution avant la rénovation. C'est souvent le cas pour la plupart des sites désaffectés : les villes et communes verrouillent ces espaces pour éviter toute intrusion.
Comme à Liège, sur le domaine de La Chartreuse, la ville a fait installer des immenses blocs de béton pour fermer les entrées principales. "C'est un coup de poing dans l'œil. Il est possible d'avoir accès partout à un endroit dans la forteresse", note pourtant Guy, un riverain. Comme par des chemins difficiles à barricader. Certains ont donc trouvé le moyen de pénétrer sur le site, pas plus tard que ce samedi. "Il y en avait qui se promenaient sur le mur. Il n'y a jamais eu de mort, mais je crois que ça va mal finir", explique une autre riveraine.
"Beaucoup de jeunes et de moins jeunes vont faire de l'urbex, c'est-à-dire du tourisme urbain dans des ruines. Mais la loi est telle que s'il arrive un accident, c'est le bourgmestre qui en est responsable", note Willy Demeyer, bourgmestre de Liège. Ces sites appartiennent souvent à des propriétaires privés, mais en cas de danger, la Ville peut prendre des mesures pour garantir la sécurité. "C'est trop dangereux. Vous imaginez ma position par rapport à la famille de personnes qui seraient accidentées là-bas. Donc je pense qu'il n'y a pas de discussion à avoir. Il faut simplement être organisé et avoir le courage de le faire", conclut le bourgmestre.
La fermeture des sites, une solution souvent temporaire avant de déconstruire puis de réaménager. Des travaux qui ont un coût conséquent pour les communes.