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Alain a fait installer 42 panneaux photovoltaïques sur le toit de sa maison. Le but est très clair : gagner de l'autonomie énergétique. Cependant, dès le premier janvier 2024, la Wallonie taxera (sous la forme d'un tarif dit prosumer qui alourdira la facture) l'électricité produite par les particuliers et rejetée sur le réseau ; en ce sens de nombreux Wallons font installer des batteries afin de pouvoir stocker ce trop-plein d'électricité au lieu de l'injecter sur le réseau.
De plus, c'est une certaine forme de sécurité d'approvisionnement à l'échelle très locale. "On n'est pas à l'abri d'une rupture de fournisseur en tenant compte du climat économique actuel et du climat sidérurgique ainsi que transfrontalier avec la France, l'Allemagne et d'autres pays qui liquident leurs centrales", nous confie un habitant du Juprelle.
Une démarche citoyenne ?
"On a énormément de demandes de renseignements. Il y a un réel intérêt pour le moment", confirme Aurélien Focan, installateur de batterie domestique. "Pour moi, c'est même une démarche citoyenne d'aller vers un maximum d'autonomie", ajoute-t-il.
En pleine expansion, le marché des batteries ne cesse d'évoluer. Pour l'instant, le prix peut être rédhibitoire: il faut pratiquement doubler le coût de l'installation de panneaux photovoltaïques si on veut leur adjoindre des batteries capables de stocker une journée de soleil au printemps, quand la maison est vide (et consomme théoriquement peu d'électricité).
Parmi les nouvelles innovations, il y a l'utilisation des batteries de voiture. "Ces batteries, qui sont là en profusion, peuvent effectivement stocker l'énergie pour des habitations", décrypte Dominique Köttgen, chargé de cours en génie énergétique durable à la Haute École Helmo Gramme de Liège. "On pourrait appeler ça des habitations intelligentes où on reprend l'énergie de ces batteries pour alimenter des maisons".
Une batterie sans métaux lourds
Toujours au niveau des innovations, l'entreprise wallonne Destore a créé une batterie thermique unique au monde. Elle est produite sans métaux lourds. Son concept : transformer l'électricité et la stocker sous forme de chaleur. "Nous souhaitons créer un prototype en 100 exemplaires pour le lancer sur le marché en juin 2024. Apprendre de cette première fournée et industrialiser à grande échelle à travers l'Europe pour 2026", précise Grégory Meys, le directeur général de la start-up.
En Flandre, une subvention est déjà prévue pour les personnes qui installent une batterie. En Wallonie, cette prime pourrait voir le jour dans les prochains mois/années.