Accueil Actu Belgique Société

"On ne voit pas le bout": le loyer d'Antoine a augmenté de 233 euros en un mois, la Belgique confrontée à une indexation record

Les coûts énergétiques, notamment, mais aussi l'augmentation du coût de la vie en règle générale impactent de manière assez conséquente les loyers : jusqu'à 10 % d'augmentation. Une indexation record.

"Ici, une facture du 1er août 2022, on était à 2.400 euros. Ici, facture du 1er septembre 2022, on est 2.632 euros. Donc ça fait une augmentation de 10%", remarque Antoine sur ses factures. Pratiquement 233 euros de plus par mois pour ce jeune de 26 ans, et sa colocation de 5 personnes.

Le même bail, un an auparavant, n'aurait subi qu'une indexation d'une cinquantaine d'euros. Une situation pénible vu le contexte économique. "Ce qui me dérange le plus, c'est de ne pas voir le bout. On ne sait pas quand ça va finir. À la télé, on parle de 5 ans, parfois on parle de 10 ans, parfois on parle que ce sera fini l'année prochaine... Donc, en fait, on en sait rien. C'est complètement incertain. Je sens vraiment la différence par rapport à il y a quelques mois. Je n'arrive tout simplement plus à mettre de côté, en fait", déplore ce locataire.

Avec une inflation record ces derniers mois due en grande partie au prix de l'énergie, les loyers n'ont jamais augmenté aussi soudainement. "Depuis déjà plus de 15 ans, l'indexation était relativement minime puisqu'on avait des indexations des loyers de 1%, de 2%...", affirme José Garcia, secrétaire général du syndicat des locataires. Rien à voir donc avec la situation actuelle...


RTL INFO

Un loyer de 600 euros en décembre 2021 est indexé de 63,75 euros. Une augmentation de 127,50 euros si vous payez 1200 euros, et pour un loyer de 2400 euros, celui-ci serait indexé à 2655 euros. "La taxation immobilière est calculée sur base du revenu cadastral, et ce revenu cadastral, depuis 1991, est indexé. La fiscalité immobilière augmentant, il est normal qu'à un moment donné, au niveau de leurs revenus, les bailleurs indexent les loyers", explique Olivier Hamal, avocat et vice-président du syndicat national des propriétaires.

Exception toutefois pour les locataires qui vivent dans un logement peu efficace énergétiquement. En Wallonie, les bien classés F ou G ne pourront pas être indexés. Les autres peuvent l'être partiellement ou totalement. Même chose à Bruxelles, sauf que les logements classés D se retrouvent dans la première catégorie. Ils peuvent donc être pleinement indexés.


RTL INFO

Cette mesure concerne les indexations qui surviennent à partir de novembre 2022. Et ce, durant un an. "La première chose à faire, c'est de rendre cette mesure rétroactive pour tout le monde. C'est-à-dire à partir du 1er janvier", insiste José Garcia, secrétaire général du syndicat des locataires. 

Selon le Centre d'études en habitat durable de Wallonie, 75 % des ménages pourraient bénéficier de cette nouvelle réglementation. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous