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Le monde du stand up serait-il en passe de débuter son mouvement #MeToo? Depuis quelques jours, l'humoriste Seb Mellia est accusé sur les réseaux sociaux d'avoir commis des violences sexuelles. Des manifestants se sont réunis devant (et dans) la salle de spectacle qui l'accueillait samedi soir.
Ce samedi, un collage a été apposé sur les façades du Cirque Royal. On peut y lire le terme "violeur", associé au nom de Seb Mellia, un humoriste français censé se produire ce soir dans la salle de spectacle et visé par des accusations d'agressions sexuelles sur les réseaux sociaux.
"Cirque Royal, complice!", scandaient des manifestants postés devant l'établissement depuis environ 18h30. Ces personnes tentaient aussi de sensibiliser les spectateurs et spectatrices aux accusations dont l'humoriste fait l'objet. Certains spectateurs ne souhaitant plus assister au spectacle auraient déploré ne pas avoir pu bénéficier du remboursement de leurs tickets. Ce samedi, le Cirque Royal nous explique avoir loué la salle à un promoteur privé, à savoir Live Nation : "Nous n’avions aucuns arguments juridiques pour rompre ce contrat de location". C'est aussi pour cette raison que les participants n'ont pas pu être remboursés: "Ce n’est pas le Cirque Royal qui détient la billetterie d’un spectacle organisé par un tiers".
Ces captures d'écran des stories de l'échevine écologiste schaerbeekoise Sihame Haddioui, l'une des figures du mouvement #MeTooPolitique en Belgique, montraient les manifestants vers 20h00.
Une vingtaine de témoignages auraient été recueillis
Depuis quelques jours, l'artiste est accusé sur les réseaux sociaux d'être l'auteur de violences sexuelles. L'humoriste Florence Mendez, qui affirme avoir recueilli la parole des présumées victimes, aurait reçu une vingtaine de témoignages accusateurs. Elle dit avoir redirigé ces victimes présumées vers des centres spécialisés où des professionnels pourront recueillir leur parole, leur offrir un suivi psychologique si nécessaire et envisager avec elles le dépôt de plainte.
La jeune femme dit "ne plus pouvoir se taire", après avoir reçu ces témoignages. Elle est néanmoins consciente qu'en jouant le rôle de lanceuse d'alerte, elle s'expose notamment à une plainte pour diffamation de la part de l'humoriste, qui n'aurait pas encore réagi à ces publications. "Tant pis, je prends ce risque, (…) il y va de la sécurité des femmes qui fréquentent le milieu de l'humour", écrit-elle sur son compte Instagram.
Sophie Rohony, députée fédérale Défi, lui a apporté son soutien ce samedi. "Total soutien à la courageuse Florence Mendez, écrit la députée dans un post Instagram. En dénonçant un prédateur sexuel notoire, en permettant à ses victimes (20 témoignages à ce jour!) de sortir de leur silence pour éviter d'autres victimes, elle met sa carrière en danger".
Le Cirque Royal n'était pas immédiatement joignable pour réagir à cette actualité. L'humoriste Seb Mellia non plus.