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La Wallonie manque cruellement de couvreurs. On cherche actuellement plus de 300 spécialistes de toiture. Une demande qui devrait encore continuer à augmenter. Comment expliquer cette pénurie?
"Il n'y a plus aucun jeune qui semble réellement s'intéresser à ce métier." C'est le triste constat que fait Gil Baufay. Il a la double casquette. Il est à la fois entrepreneur et formateur à l'IFAPME. Il remarque effectivement une baisse d'intérêt pour le métier de couvreur dans ses classes: "Il y a 15-16 élèves en début de première année et à la fin, il ne reste déjà plus que la moitié."
Selon notre interlocuteur, il y a plusieurs raisons à cela: c'est un métier pénible et qui comporte certains risques, il faut travailler dehors quelle que soit la météo et le salaire de départ n'est pas le plus attractif.
"En sortant de formation, un ouvrier gagne un salaire de l'ordre de 20€ de l'heure", précise Gil Baufay.
Pas de doute sur la pénibilité du métier, même si le formateur estime que "les conditions de travail s'améliorent": "Il y a des machines qui nous facilitent un peu la vie. Par exemple, avant, on montait toutes les tuiles à l'épaule, maintenant, la grue nous permet de le faire autrement."
Besoin de sang neuf
La pénurie ne devrait pas se résorber tout de suite. Et pour cause: 40% des couvreurs actuels ont plus de 50 ans. L'âge de la retraite approche… pour ceux qui arrivent jusque-là. Gil Baufay remarque que beaucoup de couvreurs s'arrêtent avant d'atteindre cet âge, souvent pour des raisons médicales.
C'est pourquoi il faut plus de jeunes qui se forment au métier de couvreur et aux métiers du bâtiment en général. Selon les chiffres d'Embuild, la fédération du secteur de la construction, 17.576 jeunes ont suivi une formation en construction en Belgique durant l’année scolaire 2023-2024, un chiffre qui reste stable depuis 2018 mais qui accuse une baisse de 18% sur dix ans. En Wallonie, seuls 5.477 étudiants étaient inscrits l'an dernier. Il en faudrait deux fois plus.