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L'or a dépassé la barre symbolique des 3.000 dollars l'once, c'est environ 2.750 euros pour 28 grammes. Une première historique, étroitement liée aux inquiétudes géopolitiques du moment.
Le prix de l'or a augmenté de 40% en un an. "C'est gigantesque, estime Bruno Colmant, économiste. C'est lié à différents phénomènes géopolitiques, mais plus fondamentalement, on constate que les États-Unis réimportent de l'or physique, détenu en Suisse et au Royaume-Uni, comme s'ils voulaient se protéger contre le dollar".
L'or est la meilleure protection contre tous les tourments économiques
Pourquoi se protéger ? Selon l'économiste, cette attitude montre qu'un malaise monétaire se prépare par rapport au dollar. "Des investisseurs veulent donc s'en prémunir en investissant dans de l'or puisque l'or est la meilleure protection contre tous les tourments économiques que l'on peut subir", éclaire-t-il.
Bien que ce record de 2,750 euros soit historique, l'expert estime que ce cours pourrait encore augmenter. "Les égarements de Trump peuvent créer un climat d'incertitude qui est de nature à pousser des gens à investir dans de l'or pour se protéger. Si le chaos commercial s'amplifie, on verra le cours de l'or encore augmenter", précise encore Bruno Colmant.
La Belgique va-t-elle vendre son or?
Plusieurs États, dont la Belgique, ont une réserve d'or. À quoi sert-elle ? "La Banque nationale détient plus de 200 tonnes d'or, c'est important", révèle Bruno Colmant, qui précise que cet or a été placé en Angleterre et aux Etats-Unis juste avant l'invasion allemande.
L'or ne garantit plus la monnaie
"Mais l'or ne garantit plus la monnaie : c'est un actif de l'État. Depuis que l'on est entré dans la zone euro, l'or ne sert à rien puisque nos euros sont basés sur la confiance".
La Belgique pourrait-elle la vendre en ce moment, c'est-à-dire en profitant de sa très haute valeur, pour soutenir l'effort de défense ? "Ce serait une bonne idée, mais cet actif est dans le bilan de la Banque nationale de Belgique qui est aussi détenue par des investisseurs privés, de manière étonnante", commente Bruno Colmant.
"Donc si cet or est vendu, ces investisseurs vont réclamer une partie des bénéfices. Il y aura alors certainement un conflit juridique avec l'État". La voie est donc intéressante, mais pas dénuée de potentiels accrocs judiciaires.