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Colère du monde agricole: voici les 3 revendications principales des agriculteurs

En Belgique et en France, mais aussi en Allemagne, Pologne, Suisse ou aux Pays-Bas, les agriculteurs expriment leur colère dans les rues. Les revendications sont multiples et peuvent varier en fonction des pays, mais voici un résumé des demandes du monde agricole, dont les revenus baissent, pour différentes raisons. 

  • L'afflux de produits hors UE. Les agriculteurs se plaignent d'une "concurrence déloyale" vis-à-vis des produits en provenance d'Ukraine, qui ne sont temporairement plus soumis à des droits de douane depuis juin 2022. Une mesure prise pour soutenir le pays dans son conflit face à la Russie, et qui a conduit à une augmentation des importations. En France, les éleveurs de poulets se plaignent du prix de leurs volailles vendues autour des 7€ le kilo, alors que leurs concurrents ukrainiens peuvent les vendre à 3€ le kilo. Pendant que la crise bat son plein, l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur (le marché commun du sud qui réunit par exemple le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay) continue son petit bonhomme de chemin. Les enjeux concernent l'exportation de nombreux produits de l'UE vers l'Amérique du Sud, mais aussi l'importation de viande. Cela augmenterait encore la concurrence avec, forcément, un effet sur les prix. 
  • La nouvelle politique agricole commune (PAC). Celle-ci a été votée l'année dernière et récompense les agriculteurs aux pratiques plus respectueuses de l'environnement et non plus ceux qui produisent le plus. Produire moins, mais mieux est donc le nouveau mot d'ordre, mais avec la concurrence des pays non-soumis à ces normes, les agriculteurs ne s'y retrouvent plus. Le Pacte vert (Grean Deal), qui vise à rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050, n'est pas encore entré en vigueur, mais provoque aussi quelques crispations.  
  • La flambée des prix. Toujours en lien avec la concurrence extérieure, les prix sont tirés vers le bas, mais les charges des agriculteurs ont augmenté ces dernières années et restent stables. "Depuis un petit temps, nos prix ont diminué alors que nos charges sont restées les mêmes", nous confiait un agriculteur ce vendredi matin. En France, le gasoil non routier (GNR), ce fameux carburant rouge utilisé par les agriculteurs, pose aussi problème. En effet, les agriculteurs français bénéficient d'un remboursement partiel sur le GNR, mais celui-ci disparaîtra progressivement jusqu'en 2030. 

Ce jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réuni le secteur agricole pour lancer un "dialogue stratégique". La Commission a rappelé ses objectifs principaux: la prospérité des communautés agricoles, la sécurité alimentaire et la durabilité des pratiques agricoles. 
 

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