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Le Centre interfédéral pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations Unia a enregistré en 2023 une augmentation du nombre de dossiers liés à l'orientation sexuelle, autrement dit une hausse des crimes de haine à l'égard des personnes LGBTI+, a-t-il rapporté jeudi dans un communiqué. Il réclame le développement d'un plan d'action interfédéral.
"Même si les droits des personnes LGBTI+ sont de mieux en mieux protégés en Belgique, Unia constate qu'elles sont encore les principales victimes de violence, d'intimidation et de harcèlement, que ce soit en rue ou sur les réseaux sociaux", a déploré le directeur de l'institution, Patrick Charlier.
L'an dernier, Unia a classé 157 dossiers liés à l'orientation sexuelle, soit 8% de l'ensemble des dossiers fermés. Ce pourcentage a doublé en quatre ans (4% en 2020).
"Plus de la moitié des dossiers pour homophobie qu'Unia a clôturés comportent des actes de haine, comme des coups et blessures ou de l'intimidation, contre moins d'un quart pour les autres dossiers", a-t-il encore alerté, les délits de haine représentant 85 dossiers. Il s'agit du nombre le plus élevé depuis cinq ans.
En 2023, 28% de ces dossiers concernaient, par ailleurs, des discours de haine relatifs à l'orientation sexuelle.
Ces données ne représentent que la partie émergée de l'iceberg, a toutefois noté Unia. En effet, en Belgique, seules 14% des personnes LGBTI+ interrogées ayant été agressées se sont rendues à la police, ressort-il notamment d'une grande enquête menée par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA), officiellement présentée vendredi.
Si l'institution remarque que des progrès ont été réalisés, "les mentalités doivent encore évoluer et le contexte politique actuel n'y est pas favorable". C'est pourquoi elle appelle, dans son mémorandum, à développer "instamment" un plan d'action interfédéral contre les discriminations à l'égard des personnes LGBTI+.