Accueil Actu Belgique Politique

L'ultradroite se mobilise aux quatre coins de la France: faut-il s'en inquiéter? "Ce type d'opération, c'est tout à fait nouveau aujourd'hui"

Toulouse, Valence ou encore Paris, hier : depuis une semaine, la France connaît un regain de manifestations d'ultradroite. À l'origine, il y a la mort du jeune Thomas, tué lors d'une fête de village dans la Drôme. Faut-il s'inquiéter de la recrudescence de ces mouvements ?

Aujourd'hui, l'extrémisme, de droite comme de gauche, s'exprime de plus en plus dans la rue. Souvent sous forme de rejet du monde politique, des institutions et de la société en général.

Mais il n'est pas toujours perçu comme un phénomène foncièrement négatif. C'est le cas, par exemple, de l'extrémisme féministe ou écologique : "On a des mouvements, des partis et des discours extrémistes qui vont évoluer, qui vont se banaliser, qui vont se moderniser et qui vont se présenter sous un jour respectable à travers des termes connotés beaucoup plus positivement", analyse François Debras, spécialiste de l'analyse des discours extrémistes à l'université de Liège.

Récemment, en France, des manifestations ont eu lieu. Des discours extrémistes et populistes qui se font entendre aux quatre coins de l'Hexagone.

Ce type d'opération, c'est tout à fait nouveau aujourd'hui

Pour Nicolas Lebourg, professeur d'université à Montpellier et chercheur spécialisé dans l'extrême droite, ce mouvement est de plus en plus organisé : "Ce qui est étonnant, c'est la projection, l'organisation, avec de très nombreux groupuscules de militants qui viennent de toute la France pour une action coup de poing faite devant les caméras, devant les objectifs, en assumant pleinement. Ce type d'opération, c'est tout à fait nouveau aujourd'hui", explique-t-il.

Ce n'est pas tant la pensée elle-même qui est considérée comme extrémiste, mais plutôt la volonté de vouloir imposer ses idées à autrui. Même dans l'interprétation de ses dessins, Pierre Kroll est conscient de l'évolution de la société. "J'ai l'impression que de plus en plus, les jeunes se sentent obligés d'avoir des idées fortes et de les exprimer de manière forte. On est végétarien, mais celui qui ne l'est pas, c'est un gros con, un gros salaud. Et ça, ça menace la démocratie, parce qu'il y a des grands récupérateurs de tout ça", s'inquiète-t-il.

Les spécialistes en sont convaincus : durant les prochaines années, la démocratie sera mise à l'épreuve par l'extrémisme et le populisme.

À lire aussi

Sélectionné pour vous