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Le nombre croissant d'étudiants sages-femmes, un "risque" pour la qualité de la formation

Le nombre d'étudiants sages-femmes en Belgique a augmenté de 15% depuis 2013, ressort-il vendredi d'une analyse élaborée par l'agence d'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur (AEQES). Une hausse qui, combinée à l'évolution du système hospitalier belge, marqué par les fusions d'établissements et des séjours hospitaliers de plus en plus courts, entraîne des situations "de tension et de flux tendu" susceptibles de "détériorer les conditions d'étude", déplore l'agence.

Si cet accroissement du nombre d'étudiants est "un signe d'attractivité", il engendre des contraintes pouvant "porter préjudice à la qualité de la formation", et en particulier au besoin de places de stages, d'après les experts. Réguler l'accès aux études est une option envisageable selon le comité, d'autant qu'un "afflux supplémentaire" d'étudiants français "est à craindre". Depuis 2023, la durée des études de sage-femme est passée de cinq à six ans dans l'Hexagone. Et comme le rappelle l'AEQES, la durée des études constitue un facteur potentiellement explicatif de la croissance estudiantine.

En outre, la densité du programme actuel et la "surcharge de travail récurrente" génèrent du stress aux étudiants et impose parfois de prolonger les études. Autant de contraintes "qui invitent à se questionner sur la durée des études" et la pertinence de faire évoluer le programme vers une formation de master professionnalisant, "comme cela a déjà été effectué dans des pays limitrophes comme la France".

Par ailleurs, l'analyse transversale met en lumière la problématique de la violence lors des stages. Des "situations récurrentes" de malveillance et/ou de maltraitance, "qu'elles soient physiques, psychologiques ou institutionnelles", sont en effet vécues par les étudiants lors de leurs stages. Les mesures de soutien actuelles restent, à cet égard, "très discrètes", d'après les experts. Pour eux, une collaboration "étroite" entre hautes écoles et milieux de stage est nécessaire pour mieux prévenir et traiter ces situations de maltraitance.

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