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La Belgique prend pour six mois la présidence du Conseil de l'Union européenne... et elle a du pain sur la planche

Dans les cercles gouvernementaux, au Fédéral comme dans les Régions, on s'y prépare depuis deux bonnes années: ce 1er janvier, la Belgique prend la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne. Elle s'activera ainsi à forger les compromis qui feront avancer les Vingt-sept, à travers une multitude de réunions à divers niveaux de travail.

C'est la treizième fois déjà que la Belgique endosse cette mission: présider l'une des institutions les plus importantes de l'Union européenne, le Conseil des ministres. La Commission européenne et le Parlement européen, les deux autres institutions disposant de prérogatives législatives, sont quant à elles présidées par Ursula von der Leyen et Roberta Metsola. L'ex-Premier ministre belge Charles Michel préside lui le Conseil européen, le cercle des chefs d'État et de gouvernement de l'Union, appelé à tracer les grandes lignes de la politique européenne.  

Avec les élections de juin à l'horizon, la présidence belge du Conseil de l'UE est la dernière de cette législature entamée en 2019, et elle a du pain sur la planche. Débnut décembre, le Premier ministre Alexander De Croo citait, lors de la présentation du programme et de priorités de la présidence belge, le chiffre de 150 dossiers toujours sur la table. Sachant que la dernière plénière du Parlement européen est programmée fin avril, la fenêtre d'opportunité pour conclure des compromis se refermera doucement vers février-mars. Car les pré-accords politiques doivent encore être jetés en textes de loi afin d'être soumis à l'approbation des co-législateurs.    

Ce sera le cas, par exemple, des pourparlers finaux sur les nouvelles règles régissant la discipline budgétaire des États membres de l'UE, ou sur la révision à mi-parcours du budget 2021-2027 de l'UE, couplée à une importante aide à l'Ukraine. On pense aussi à la législation sur l'industrie zéro émission nette, qui vise à promouvoir les technologies propres en Europe ; la Belgique insiste souvent sur la nécessité de renforcer la compétitivité du continent.  

En tant qu'ultime présidence de la législature, la Belgique devra aussi aider les Vingt-sept à accoucher des priorités politiques pour la prochaine législature (2024-2029), au premier rang desquelles figure une perspective d'élargissement de l'Union à 30, ou davantage, couplée à une réforme des institutions.   Les capitales doivent encore s'aligner sur bon nombre de dossiers pendants. Dès lors, six thématiques prioritaires ont été choisies par la Belgique: l'État de droit, la compétitivité, la transition écologique, le programme social, l'asile et la migration et la politique étrangère.  

En cette période préélectorale, la présidence belge du Conseil de l'UE représente également, pour les ministres fédéraux et régionaux, une occasion de présider des réunions médiatisées, plusieurs Conseils informels étant décentralisés à travers le pays.   Un haut diplomate, en particulier, tiendra la baguette: le représentant permanent de la Belgique auprès de l'UE, Willem van de Voorde. Car la plupart des décisions politiques du Conseil sont prises durant les réunions des 27 ambassadeurs nationaux, qui seront présidées par ce grand commis de l'État. En fonction de la matière abordée, le représentant permanent adjoint, Pierre Cartuyvels, endossera lui aussi ce rôle.

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