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Une dizaine de pathologistes belges dénoncent le changement prévu par le gouvernement fédéral pour dépister le cancer du col de l'utérus dans une lettre ouverte, ont-ils fait savoir vendredi. "En 2024, la Belgique passera de la cytologie au test HPV (papillomavirus humains) en dépistage primaire du cancer du col de l'utérus chez les femmes de 30 à 65 ans", ont écrit les professionnels, qui plaident en faveur du co-testing, soit une combinaison des deux méthodes.
Selon le pathologiste à l'hôpital AZ Sint-Blasius à Termonde, Romaric Croes, la Belgique fait figure de chef de file en matière de dépistage du cancer du col de l'utérus. Cette position, elle la doit au développement de la méthode cytologique. Pourtant, le gouvernement fédéral a décidé de passer au test HPV dès 2024, sur la base d'un rapport "obsolète" du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) publié en 2015.
Une étude "menée par Quest Diagnostics a démontré que pas moins d'un cas de cancer du col de l'utérus sur cinq n'était pas détecté par le test HPV seul. L'ajout de l'examen cytologique permettrait de détecter a posteriori 70% de ces cas manqués", a noté M. Croes.
Une étude indépendante menée par l'Institut Aquarius Health abonde dans le même sens. Celle-ci démontre également que le co-testing permet de détecter plus de cancers que le seul test HPV en dépistage primaire.
"En tant que spécialistes du terrain, nous appelons une nouvelle fois, et avec insistance, nos décideurs politiques à ne pas négliger ces arguments, mais à les prendre à cœur et à revenir sur leur décision. Ce, dans l'intérêt de la santé de nos femmes et par extension de tous les Belges, qui méritent une utilisation efficace de nos ressources publiques, surtout dans le contexte budgétaire actuel", a-t-il enfin déclaré.