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Des professeurs de français d'une haute école anversoise appellent lundi à ne plus rendre obligatoire cette langue dans la formation des futurs enseignants en primaire en Flandre. Cette obligation est l'une des raisons pour lesquelles la pénurie d'enseignants en primaire reste si aiguë au nord du pays, estiment-ils.
D'après le Conseil flamand des hautes écoles, les jeunes qui souhaitent entamer une formation d'enseignant obtiennent de mauvais résultats aux tests - non-contraignants - qu'ils doivent passer en français. Leurs taux de réussite en mathématiques sont également faibles.
"D'innombrables étudiants qui pourraient parfaitement commencer à enseigner dans les quatre premières années de l'enseignement primaire verront leur carrière de professeur s'éloigner tant que le français ne deviendra pas une matière à option", regrettent Aline Deforche et Annelies Magerman, qui enseignent toutes deux la langue de Molière à la haute école Karel de Grote (Charlemagne) d'Anvers. Dans la plupart des écoles, le français n'est en effet enseigné qu'en cinquième et sixième années.
"Nous ne pouvons pas nier que de moins en moins d'étudiants réussissent en français en raison de connaissances préalables insuffisantes", reconnait Annelies Magerman, maître de conférences. "Les résultats du test d'entrée nous montrent année après année la spirale descendante dans laquelle la connaissance de cette langue est tombée. En conséquence, beaucoup n'obtiennent pas le certificat d'aptitude à l'enseignement et cela est problématique pour nos écoles primaires, surtout en période de pénurie d'enseignants."
Faire du français une matière à option dans la formation des enseignants est une solution envisageable, estiment les deux professeures. "Car en attendant, nous constatons avec tristesse que des futurs enseignants enthousiastes sont freinés par le fossé insurmontable que représente le français, alors que cette matière n'est pas abordée dans les quatre premières années d'enseignement de la plupart des écoles primaires", pointe Annelies Magerman.