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Marc Tarabella devait recevoir au total 250.000 euros, selon des comptes rendus des auditions de Pier Antonio Panzeri devant l'Office central pour la répression de la corruption (OCRC) datés des 2 et 13 février, ainsi que d'autres documents issus du dossier d'instruction de l'affaire de corruption au Parlement européen consultés par Le Soir et Knack.
"Il pouvait me dire oui ou non, il m'a dit oui", a témoigné Panzeri, sous statut de repenti. Entendu le 13 février, il a donc réitéré ses accusations contre M. Tarabella. Le premier échange d'argent, 20.000 euros, aurait eu lieu peu après les élections européennes de 2019, dans un restaurant de Saint-Gilles. Puis auraient suivi d'autres dons, pour un total "de 120.000 à 140.000 euros", entre juin 2019 et juin 2022.
Il n'a rien à se reprocher
L'ambition était, dit encore M. Panzeri, que Marc Tarabella ait reçu à la fin de la législature, en 2024, un total de 250.000 euros. "Marc Tarabella est bien sûr tout à fait disposé à répondre à cette nouvelle version des aveux du pseudo-repenti Panzeri", a réagi son avocat Me Töller. "Il n'a rien à se reprocher (...) Devant les enquêteurs, il n'a évité aucune question et y a toujours répondu en toute franchise". Et de rappeler "qu'aucune perquisition n'a donné le moindre résultat. Il est inculpé et emprisonné sur les seuls dires d'un homme qui a reconnu être à la tête d'une organisation criminelle. Ce n'est pas acceptable."
Par ailleurs, l'ancien eurodéputé italien de 67 ans admet avoir reçu, avec Francesco Giorgi (son ancien assistant parlementaire et le compagnon d'Eva Kaili, elle aussi inculpée), au moins 2,6 millions d'euros de la part du Qatar, du Maroc et de la Mauritanie.
Pier Antonio Panzeri a également porté de nouvelles accusations contre Eva Kaili, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen ainsi que les eurodéputés Andrea Cozzolino et Lara Comi. Cette dernière, membre de Forza Italia, est citée pour la première fois dans ce dossier.