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"Des explosifs aux pieds de la tour Eiffel": des jeunes Belges auraient tenté de planifier un attentat à Paris

Trois mineurs et un majeur ont été arrêtés il y a une dizaine de jours. Ils prévoyaient d’attaquer une salle de spectacle bruxelloise... Mais pas que. Nous avons découvert qu’ils prévoyaient également de s'en prendre à la tour Eiffel avec des explosifs. Actuellement, plusieurs personnes sont toujours recherchées.

Ils ne se connaissent pas dans la réalité, mais parlent durant de longues heures de l’Etat Islamique sur l’application Signal. 

Parmi les membres du groupe, certains cherchent des armes sur le darkweb, d’autres se contentent de couteaux. Une discussion a lieu le vendredi 1er mars. Ils souhaitent agir le lundi suivant, comme nous l’indique une source proche du dossier : "Le rapport de police est communiqué et pris en compte samedi matin, vu les éléments concrets relatifs à l’imminence d’un passage à l’acte. Il est question de frapper lundi soir à Bruxelles. L’opération est décidée et mise en œuvre la journée et soirée de samedi. La DSU (Direction des Unités Spéciales) se met en place dans la nuit de samedi à dimanche".

Durant les interrogatoires, les agents de l'anti-terrorisme demandent aux suspects s’il y avait d’autres cibles que la salle de spectacle Le Botanique... Et effectivement, l'un des projets était encore plus audacieux: s'en prendre à la Tour Eiffel.

"Certains parlaient de se réunir à Paris. Ils parlaient de mettre des explosifs aux pieds de la tour Eiffel pour qu’elle tombe. Il y en avait un qui parlait toujours d’attaque suicide avec des camions béliers. C’est le Français qui parlait toujours de ce genre d’attaque", affirme ainsi une source. 

Michel Degrève est avocat. Selon lui, ce type de relations à distance entre jeunes radicalisés qui ne se connaissent pas est un schéma classique : "On observe chez plusieurs jeunes qui sont dans cette mouvance des profils qui sont déscolarisés, marginalisés et qui retrouvent une forme d’appartenance dans des groupes et des mouvances radicales qui leur permettent de s’émanciper sur le plan social".

L’un des mineurs impliqués a été arrêté à Charleroi. À 17 ans, il est issu d’une famille pratiquant la religion catholique. Le jeune homme radicalisé, qui se définit comme salafiste, fréquente une mosquée depuis un an et demi, mais il la considère comme trop laxiste. Un proche se confie : "En un an à peine, son attitude a changé : barbe, cheveux longs, vêtements de prière. Il devenait froid, distant, fermé, moralisateur. À ceux qui craignaient une radicalisation religieuse, il balayait les craintes et répondait inlassablement qu’il avait simplement trouvé la foi…". 

Actuellement, le parquet fédéral cherche, encore, à identifier certains profils actifs sur le groupe, intitulé "Dawlatal Islam Baqiyah", ce qui signifie "L’Etat Islamique se maintiendra".

Lors des perquisitions, aucune arme ni explosifs n’ont été découverts, mais la détermination des jeunes à passer à l’acte semble bien réelle. "Ils peuvent commencer à exécuter leur acte en cherchant, par exemple, des plans de l’endroit dans lequel ils ont l’attention de commettre l’attentat ou en recherchant des armes pour tuer et blesser. Ces actes sont déjà le début de l’exécution d’un attentat terroriste, qui a été annoncé antérieurement entre eux ou sur les réseaux sociaux", explique Henri Laquay, avocat spécialisé en droit pénal.

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