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Face aux menaces d’espionnage, le roi Philippe adopte une mesure simple mais efficace : un étui anti-ondes à 12,99 € pour bloquer tout enregistrement. Désormais, les invités doivent y placer leurs appareils avant toute audience. Une précaution discrète mais révélatrice des risques croissants.
Face aux menaces croissantes d’espionnage, notamment de la part de la Chine et de la Russie, le roi Philippe a discrètement mis en place une nouvelle mesure pour empêcher l’écoute et l’enregistrement de ses conversations lors des audiences. Et cette solution est d’une simplicité déconcertante : un étui bloquant les signaux, disponible en ligne dès 12,99 euros. C'est ce que révèle l'expert royauté du journal Het Laatste Nieuws, Wim Dehandschutter, dans son livre Derrière les murs du palais. "Simple mais très efficace", affirme-t-il.
Désormais, toute personne entrant dans le bureau royal doit laisser ses appareils électroniques (smartphones, montres connectées, tablettes) dans sa voiture ou sa veste. Si cela n'est pas possible, elle doit les placer dans un étui anti-ondes, également utilisé par le roi lui-même. Le protocole est précis : un huissier présente ces pochettes sur un plateau en argent, les invités y glissent leurs appareils et le plateau est ensuite déposé en évidence avant le début de l’audience.
Une prudence renforcée face aux risques d’espionnage
Mise en place en 2024, cette mesure préventive n’est pas liée à un incident précis, mais plutôt à une volonté de "mieux vaut prévenir que guérir". "Un invité peut être piraté à son insu ou enregistrer volontairement des conversations", explique l'auteur du livre. Cette précaution s’inscrit dans une tendance plus large : aux Pays-Bas, les appareils électroniques sont interdits en conseil des ministres depuis l’été dernier, une mesure jugée 'évidente' par le Premier ministre Dick Schoof.
Le roi Philippe, qui reçoit des personnalités politiques et économiques de premier plan, ainsi que des chefs d’État étrangers, est l'un des mieux informés du pays. Chaque semaine, le Premier ministre lui fait un point détaillé sur la politique nationale, et ces échanges contiennent des informations sensibles. Situé à Bruxelles, centre diplomatique mondial avec l’UE et l’OTAN, le palais royal est une cible potentielle pour l’espionnage.
Une vigilance ancrée dans l’histoire
Cette crainte de l’écoute clandestine ne date pas d’aujourd’hui. Le roi Baudouin, par exemple, tenait souvent ses audiences en marchant dans le domaine de Laeken pour éviter toute oreille indiscrète. Des incidents passés, comme l’affaire des écoutes au Justus Lipsius en 2003 ou le scandale du News of the World au Royaume-Uni, montrent que ces préoccupations sont fondées. Dans un monde de plus en plus numérique, le roi Philippe adapte donc ses mesures pour garantir la confidentialité de ses échanges.