Le roi Leopold III, un Donald Trump avant l'heure? Ce que révèle le carnet retrouvé écrit de ses mains

Le roi Léopold III, qui a régné sur la Belgique entre 1934 et 1951, est probablement le plus controversé, notamment pour son comportement lors de la Seconde Guerre mondiale.

Un carnet personnel surprenant, sur lequel a mis la main l'historien Vincent Dujardin, confirme la réputation du roi Léopold III et nous rappelle que notre démocratie peut être parfois très fragile. "Demain, il faudra une politique dirigée par des hommes décidés à balayer l’action des partis et à agir dans un esprit nouveau", écrivait le Roi durant la guerre.

Aujourd'hui, certains comparent ce Roi... à Donald Trump. "Le roi Léopold III était un roi qui voulait régner et aussi gouverner", justifie le professeur d'histoire contemporaine à l'UCLouvain. "Il était tenté par davantage d'autorité dans un contexte très difficile".

Vincent Dujardin rappelle que le roi des Belges avait connu 12 gouvernements en 6 ans. "Ça fait une moyenne d'un tous les 6 mois. Quelques mois avant la guerre, en avril 1939, l'un de ces gouvernements a duré 3-4 heures. C'est le record de Belgique à ne pas battre", raconte-t-il.

Là où la comparaison est plus claire, c'est en matière de politique étrangère. "Le roi Léopold III était partisan de la neutralité avant la guerre, pendant la guerre, mais je dirais aussi surtout après la guerre. Donc très réticent à l'égard des débuts de la construction européenne, de l'OTAN, de l'ONU... Donc tout le multilatéralisme. C'est vrai qu'il était très réservé, comme le président américain qui donne l'impression d'être pour l'America, non pas 'first', mais 'alone'", compare-t-il.

Les écrits retrouvés du roi Léopold III prouvent donc bien que notre démocratie reste fragile, mais pas seulement : "C'est parfois au bord du gouffre que les Belges réagissent le mieux", termine l'historien.