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Le conseil de Lazaros K. a plaidé, jeudi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, l'irrecevabilité des poursuites sur la base du principe appelé "obscuri libelli", estimant que le réquisitoire écrit n'est pas précis quant aux faits reprochés à son client. Quarante personnes sont prévenues dans ce procès, appelé "Black Eagle", pour avoir fait partie d'une organisation criminelle active dans un vaste trafic de cocaïne, globalement entre 2018 et 2022.
La procureure a requis, en avril, une peine de 10 ans de prison et une confiscation d'un montant de plus de huit millions d'euros à l'encontre de Lazaros K., suspecté d'avoir blanchi de l'argent issu du trafic de drogue. Selon l'enquête, cet homme d'affaires possédait une plantation de cannabis légale en Grèce, pour laquelle il a obtenu des subsides européens d'un montant de cinq millions d'euros, et s'en serait servi pour blanchir de l'argent sale. Lazaros K. investissait également massivement dans le charbon et les chichas. Il aurait utilisé ses sociétés, basées à Chypre et à Dubaï, pour injecter l'argent de la drogue dans le circuit financier légal.
Son avocat, Me Yannick De Vlaemynck, a plaidé à titre principal l'irrecevabilité des poursuites en se basant sur l'"obscuri libelli", autrement dit le fait que les actes reprochés au prévenu ne sont pas suffisamment étayés par le parquet, ce qui empêche la défense de savoir sur quoi se défendre. "Qu'a-t-il blanchi exactement? Quelle somme d'argent? On ne sait pas", s'est offusqué le pénaliste. "Il y a eu une enquête pénale, mais il n'y a pas eu d'enquête bancaire et fiscale", a-t-il relevé.