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Un homme de 35 ans, soupçonné de vols de fruits et légumes dans un jardin partagé, a été arrêté le 23 août dans la banlieue de Lyon. Seulement, ces vendeurs étaient loin d'imaginer qu'ils venaient de capturer un individu faisant l'objet d'un mandat d'arrêt européen pour un meurtre commis en Belgique.
Les faits remontent au 27 juin 2019, lorsque Georgette Van den Bogaerde avait été retrouvée grièvement blessée à son domicile à la suite d'un cambriolage, avant de succomber à ses blessures quelques jours plus tard à l'hôpital. Le dossier judiciaire n'est pas vide. Un suspect avait en effet identifié grâce à des traces ADN laissées dans la maison.
Cinq ans plus tard, l'avis de recherche lancé par la Belgique contre lui est toujours actif. "La Belgique émet un mandat d'arrêt européen pour que la personne puisse être interpellée en Europe notamment si elle prend l'avion lors d'un quelconque contrôle d'avion, de train ou quoi que ce soit", explique Hamid El Abouti, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles.
La roue de la justice a tourné. Vendredi dernier, un homme d'origine roumaine est arrêté à Décines-Charpieu, en France, à plus de 780 km de Gand. On lui reproche de voler régulièrement des quantités importantes de légumes dans des potagers coopératifs. Après l'avoir maîtrisé, ils ont remis le suspect aux autorités municipales. L'interpellation a été rendue possible grâce à plusieurs autres maraîchers amateurs.
Après vérification de son identité, la police française découvre qu'il est recherché pour meurtre, celui de Georgette. "En l'espèce, ici, la personne s'est fait arrêter en train de voler. Donc, évidemment, la police française arrête la personne, la ramène au commissariat, procède aux premiers contrôles qui sont soit des empreintes, soit en tout cas d'identité, si la personne a donné sa réelle identité. Et donc, à un moment, la personne est identifiée. On se rend compte qu'elle est recherchée par les autorités belges", complète l'avocat.
Les maraîchers, qui avaient déposé plainte, ont appris avec stupéfaction par la presse l'identité du voleur.
Puisque les faits ont lieu en Belgique, une procédure d'extradition est mise en place en bonne collaboration entre les deux pays. Le suspect ne s'y est d'ailleurs pas opposé.