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Jamal S., poursuivi pour avoir mis en relation des trafiquants de drogue et des personnes ayant accès au port d'Anvers, "a commis une grosse erreur" mais "il a retenu la leçon", a défendu son avocate lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. La défense a dès lors demandé une peine "raisonnable" assortie d'un sursis probatoire pour son client au procès Encro.
Ce méga-procès vise 129 prévenus pour leur rôle supposé dans une organisation criminelle active dans le trafic de stupéfiants.
Le quadragénaire a reconnu avoir joué les intermédiaires en transférant les demandes émises par des trafiquants à des personnes qu'il connaissait dans le port d'Anvers. "Il n'était toutefois pas indispensable", a tempéré son avocate.
Celle-ci a listé quatre importations de drogue "qui ont abouti" entre le 10 août et le 11 décembre 2020. "Est-ce que c'est acceptable ? Évidemment que non, et il sera condamné pour cela. Mais nous voulons qu'il soit puni pour ce qu'il a réellement fait." La défense a dès lors demandé au tribunal de retenir une période infractionnelle de quatre mois, contre les cinq ans requis par le parquet fédéral.
Parmi les "220.000 pages" du dossier, "le seul élément contre mon client, ce sont ses conversations (sur la messagerie cryptée) Sky" ECC, a poursuivi la pénaliste. "On sait, via un autre dossier fédéral, que Jamal S. utilisait un compte. Or, nous n'avons pas eu accès à ce dossier", a-t-elle déploré. "Je dois faire confiance aux policiers", s'est-elle inquiétée pour les droits de la défense.
Le procureur a requis huit ans de prison et une amende de 800.000 euros pour frapper le prévenu "au porte-monnaie". "Et cela vient d'où ? Je ne sais pas, ce n'est pas détaillé dans le dossier." L'analyse des comptes bancaires du prévenu n'a livré aucun élément suspect, a finalement rappelé la femme de loi.