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Mondiaux de ski alpin: Marco Odermatt triomphe enfin en descente

Une première au meilleur moment: le N°1 mondial suisse Marco Odermatt est enfin devenu champion du monde, dimanche à Courchevel, lors de la descente, une discipline où il ne s'était encore jamais imposé.

À l'arrivée, il a laissé éclater sa rage d'un cri couvert par les centaines d'autres venant des tribunes devant sa performance magistrale. Odermatt le savait, il venait de réussir "la plus belle course de (s)a vie".

En devançant son grand rival norvégien Aleksander Aamodt Kilde, favori du jour, de 48/100 et le Canadien Cameron Alexander de 89/100, le Suisse de 25 ans a enfin obtenu l'or mondial, dans la descente, épreuve reine du ski alpin qu'il n'avait jamais domptée.

Champion olympique du géant et vainqueur du gros globe de cristal en 2022, le polyvalent Suisse (géant, super-G, descente) écrase le circuit mondial depuis deux ans mais n'avait pas encore décroché de médaille aux Mondiaux, échouant notamment à la quatrième place du super-G jeudi.

"Après le super-G, je n'ai pas eu des jours faciles. Après l'entraînement, où de nombreux skieurs ont très bien skié, je savais que ce serait dur et je pensais qu'il fallait tout donner, c'est ce que j'ai fait et j'ai gagné, c'est fantastique", a-t-il expliqué en conférence de presse.

- "Le Federer du ski" -

La piste de l'Éclipse a donc été le théâtre de la fin de cette double anomalie: Odermatt est sacré champion du monde, et domine enfin une descente après avoir collectionné huit podiums en Coupe du monde dans cette discipline (sept fois deuxième, une fois troisième).

"Quand on gagne une fois, on veut gagner une deuxième fois... donc ce n'est pas fini", a-t-il prévenu.

"Odi" a créé de gros écarts en découpant l'Éclipse, une création de la station de Courchevel pour les Mondiaux, qui alterne entre parties au soleil et portions ombragées, rendant difficile la tâche des skieurs qui déboulent à plus de 100 km/h.

Dimanche, le Suisse a trouvé les trajectoires parfaites avant de faire parler sa science de géantiste dans les parties les plus techniques en fin de manche.

Cette victoire acquise avec brio a ravi le clan suisse présent dans les tribunes enfin combles, qui a entonné des chants à sa gloire.

"Odermatt c'est le Federer du ski, il arrive à faire des choses que les autres ne font pas. Il y a eu des +machines+ dans le ski mais lui c'est un génie, il n'y en a pas beaucoup, c'est magnifique", a salué Johan Clarey, seulement 23e.

- "Marche trop haute" pour Clarey -

Très attendu, le vice-champion olympique français est passé à côté de sa course, qui était son dernier grand défi avant de prendre sa retraite en fin de saison.

"La marche était trop haute pour moi, a-t-il soufflé en zone mixte. J'ai beaucoup tiré sur la machine ces derniers mois, ces dernières années, et la machine a du mal à redémarrer. J'ai quand même le sourire parce que c'était l'occasion de dire +au revoir+ au public français, j'ai essayé d'en profiter. Ma carrière a été belle malgré tout, je suis très fier de tout ce que j'ai fait."

Son coéquipier Maxence Muzaton a fait rugir le public tricolore: dans le match pour le podium pendant les trois-quarts de la course, il a moins bien skié en fin de parcours pour décrocher une place d'honneur (6e) inattendue au cœur d'une saison sans éclat (aucun top 10).

"Je suis extrêmement satisfait, je voulais être conquérant, sans regrets. Quand je vois d'où je reviens, 6e c'est ma course la plus aboutie depuis trois saisons. J'ai pioché physiquement en bas parce que j'ai tout donné sur le haut", a expliqué Muzaton (32 ans), qui a remplacé Cyprien Sarrazin, blessé en début de semaine.

Derrière Odermatt, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde a décroché lui une nouvelle médaille d'argent dans ces Mondiaux après celle du super-G.

Pour sa toute première course aux Championnats du monde, Cameron Alexander a surpris en décrochant le bronze, deuxième médaille du Canada à Courchevel après le titre de James Crawford en super-G. Alexander (25 ans) avait remporté la descente de Kvitfjell (Norvège) la saison dernière, son seul podium en Coupe du monde.

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