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Entraîneur à succès depuis à l'âge de 23 ans, champion du monde avec les Pays-Bas en 2019, Emmanuel Mayonnade court encore après "son rêve professionnel": la Ligue des champions, qu'il espère conquérir samedi et dimanche à Budapest avec Metz, avant de peut-être prendre les rênes des Bleues.
Il n'a pas encore soufflé ses 41 bougies (le 12 juin) mais fait déjà figure de technicien chevronné à l'armoire à trophées bien remplie, depuis ses débuts comme entraîneur principal à Mios-Biganos en 2006 après le décès brutal de son oncle Dominique.
Dès sa première saison, il conduit le club girondin à la troisième place du championnat, le meilleur résultat de son histoire, puis à un titre en Coupe de France (2009) et deux européens, la C4 en 2011 et 2015.
Quelques mois plus tard, la jeune Union Mios-Biganos Bègles dépose le bilan et le Girondin monte naturellement d'un étage et vers le nord-est, direction Metz dont il perpétue le glorieux héritage, ne laissant que des miettes à la concurrence (sept championnats et cinq Coupes de France depuis 2016).
Il transforme également l'essai avec la sélection féminine néerlandaise, qu'il mène à un inattendu titre de championne du monde en 2019 avant de la quitter après les JO en 2021 (5e place).
- "Un acharné" -
Mais lui manque sa "compétition rêvée", cette Ligue des champions "à laquelle (il) pense tous les jours, celle pour laquelle je crois que je m'entraîne" et "vaudrait tout" l'or du monde s'il la soulevait dimanche avec Metz.
"C'est mon rêve professionnel. Je n'en avais pas il y a 6 ans, 5 ans, 4 ans mais ça l'est devenu en m'en rapprochant un petit peu" avec ces demi-finales perdues en 2019 et 2022.
S'il y parvient dimanche à Budapest, Mayonnade aura accompli ce qu'il est parvenu à faire à Mios-Biganos et avec les Pays-Bas, "réussir à faire des résultats avec des équipes moyennes" selon la capitaine des Bleues Estelle Nze Minko.
Ou du moins, en ce qui concerne les Lorraines, avec une équipe qui ne possède pas le plus gros budget du championnat (Brest) ou d'Europe.
"Il arrivait à créer un truc, à tirer le meilleur de nos joueuses" se souvient Nze Minko, présente au Final Four à Budapest après avoir passé deux saisons (2010-2012) à Mios-Biganos sous les ordres de Mayonnade.
"Un acharné, un passionné au +taquet+, il ne vivait déjà que pour" le handball, poursuit la capitaine des Bleues.
- "Entraînements extraordinaires" -
Ses mots rejoignent ceux de la capitaine messine Chloé Valentini: "C'est quelqu'un d'ultra travailleur, très carré dans ce qu'il fait, toutes ses stratégies de match sont réfléchies des jours à l'avance."
"Il fait des entraînements extraordinaires: je me suis jamais autant éclatée à des entraînements qu'avec lui et c'est aussi pour ça que j'ai décidé de rester" ajoute l'ailière gauche, qui a prolongé en janvier jusqu'en 2027 avec les "Dragonnes".
Mayonnade s'est lui engagé pour une saison supplémentaire, jusqu'en 2025, en novembre après avoir fait acte de candidature pour prendre la suite d'Olivier Krumbholz à la tête de l'équipe de France féminine.
Par son palmarès et le jeu qu'il prône, fait de montées de balles rapides, il apparaît comme le successeur naturel du Lorrain, qui doit tirer sa révérence après les Jeux olympiques de Paris mais pourrait prolonger une saison de plus si la Fédération lui demandait.
Afin que Mayonnade soit totalement disponible ? Interrogée par l'AFP en novembre, le directeur technique national Pascal Bourgeais a repoussé toute décision à l'après JO.
D'ici-là, Mayonnade aura peut-être enfin accompli "son rêve professionnel" avec Metz.