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En pleine ascension, le meneur de Monaco Matthew Strazel vise à seulement 21 ans un quatrième titre de champion de France de basket, à partir de mardi contre Paris, avant de tenter de décrocher son billet pour les Jeux olympiques avec l'équipe de France.
Découverte de l'Euroligue à moins de 18 ans avec l'Asvel, trois titres de champion de France consécutifs (2021 et 2022 avec les Villeurbannais, 2023 avec l'ASM), débuts internationaux réussis fin février, avec 23 points inscrits en deux sélections (Bosnie et Croatie): Strazel franchit les étapes avec régularité.
"Matthew a le potentiel pour être le futur de l'équipe de France", prédit Oleksiy Yefimov, directeur général de Monaco, "satisfait de l'évolution et du rôle devenu important" du joueur, recruté à l'été 2022 au rival villeurbannais.
Le Francilien a progressivement pris des responsabilités au sein d'un effectif taillé pour remporter l'Euroligue et richement doté au poste de meneur (Mike James, Jordan Loyd, Elie Okobo, Kemba Walker).
"Je me crée progressivement ma propre identité", explique le joueur à l'AFP. "J'ai progressé, notamment au niveau de l'efficacité, poursuit-il. Je marque plus, fait plus de passes, avec un meilleur pourcentage."
Il est devenu l'homme de base de l'entraîneur Sasa Obradovic en Elite, où il joue un peu plus que la saison passée (25,4 min de moyenne contre 22,4 min) et est plus décisif (10,4 pts de moyenne contre 7,5).
L'évolution est plus marquante concernant son utilisation en play-offs (de 16,6 min, 6,9 pts et 1,5 passe décisive, il est passé à 22,2 min, 8,7 pts, 2,8 pd) et en saison régulière d'Euroligue (de 8,2 à 13,1 min et de 2,5 à 4,4 points).
- Seul à l'entraînement -
Obradovic, qui l'a d'abord cantonné au championnat, l'a valorisé. Strazel précise: "Dans un effectif riche, il y a des statuts. Cela ne sert à rien de se battre contre. En revanche, après la phase d'acceptation du rôle donné, il faut travailler pour faire bouger la hiérarchie."
"Le lendemain d'un match d'Euroligue où je ne jouais pas, je venais à la salle m'entraîner seul, je travaillais beaucoup pour être performant au moment où on allait faire appel à moi, se remémore-t-il. Au fil du temps, les choses peuvent changer grâce aux performances."
Il a ainsi commencé à apprécier défendre. "C'est bizarre, en équipes de jeunes, on me reprochait de ne pas défendre assez, soulève-t-il. Aujourd'hui, j'aime être envoyé en mission pour défendre sur quelqu'un. Je pense même que ça m'a ouvert les portes de l'équipe de France."
Elles lui sont restées ouvertes pour les JO, puisqu'il a été convoqué, en compagnie de quatre autres meneurs (Andrew Albicy, Théo Maledon, Frank Ntilikina et Kilian Hayes), dans le groupe élargi de 19 joueurs retenu pour la préparation et qui sera réduit à 12 éléments.
"La sélection m'a donné confiance, conforté dans l'idée de bien travailler dans un grand club avec un gros effectif, explique-t-il, reconnaissant avoir l'objectif olympique "dans la tête".
"Mais je fais la part des choses. Pour l'instant, je me concentre sur Monaco. Il faut aller chercher trois victoires. En plus, ces matches me donneront du rythme pour la suite."
Une finale dans laquelle "l'excitation et la pression sont plus importantes, il faut les canaliser".
"Tout va jouer, surtout la concentration et la forme physique. Mais on veut répondre aux attentes vu la qualité de notre effectif. D'autant qu'on n'a encore rien gagné cette saison."