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Les experts estiment que l'énergie coûtera entre 7.000 à 10.000 euros pour une famille moyenne l'année qui vient. Cela représente entre 600 et plus de 800 euros par mois, une somme colossale.
Mais d'un point de vue individuel, pouvons-nous encore faire quelque chose ? Certains ont décidé de s’en accommoder et modifient leurs habitudes alors que d’autres sont prêts à se noyer sous les factures d’énergie qu’ils ne pourront bientôt plus payer, car elles dépassent le prix de leur loyer.
Steve, habitant de Mons, est handicapé. Sous la mutuelle, le père de 5 enfants a droit au tarif social. Il s'agit d'une "mesure destinée à aider les personnes ou les ménages qui appartiennent à certaines catégories d'ayants droit, à payer leur facture d'énergie". Ce tarif permet de diminuer la facture.
Mais même dans ce cas, l'homme ne s'en sort pas, car il a un arriéré. Il doit payer 515 euros par mois. La facture d'énergie de Steve est plus haute que ce qu'il paie pour son logement. "J'ai demandé un report d'un mois pour payer une facture en retard, mais on ne me donne pas ce report", explique-t-il sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. "Et je n'ai pas de factures de retard, c'est seulement le décompte", précise le père de famille.
Peut-on obtenir un délai dans un cas comme celui de Steve ? Marc Van den Bosch, directeur général et porte-parole de la Fédération Belge des entreprises Électriques et Gazières, explique la plupart des fournisseurs offrent encore des plans de paiement sans coût supérieur. "Mais ce qu'on voit, c'est que le nombre de demandes de plans de paiement augmente et le coût total des plans de paiement pour le consommateur augmente aussi évidemment et le temps pour payer le plan de paiement est aussi en train d'augmenter."
"Une crise plus grave que le covid"
Pour Bruno Colmant, économiste, la crise que nous traversons "est bien plus grave que le covid. C'est comparable à 2008 quand l'économie a failli s'écrouler".
L'économiste précise que 40 % de la population risque de tomber sous le seuil de pauvreté "avec des phénomènes de désobéissance civile qui vont se présenter. Beaucoup d'entreprises vont tomber en faillite".
Bruno Colmant explique que l'Etat a aidé les banques en 2008 dans l'immédiateté et "il faut faire la même chose maintenant", estime-t-il. L'Etat s'endette à 2 % à 10 ans et ça, c'est le prix de l'ordre social, de la paix sociale, de l'apaisement. "Il est évident qu'il faut le faire immédiatement", insiste l'économiste.
"Il ne faut pas être au niveau des constats, mais des solutions. Il y a beaucoup de solutions qui peuvent être trouvées. On a parlé d'un plafonnement du prix de l'électricité, mais on peut prendre des mesures fiscales immédiates comme l'indexation des barèmes fiscaux, etc. pour concentrer un avantage fiscal sur les trois derniers mois de l'année."
Bruno Colmant confie qu'il a "la même peur animale et physique" que celle qui l'a animée en 2008 quand il voit ce "qui est en train de se passer".