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Les pesticides, dont certains sont soupçonnés d'être cancérigènes, peuvent avoir un impact dans un rayon de plus d'un kilomètre autour du lieu d'épandage et même contaminer les moquettes dans les maisons, révèle vendredi Générations Futures citant une étude américaine.
L'étude des échantillons de poussières dans les moquettes et tapis de 89 maisons en Californie a révélé la présence de résidus de pesticides agricoles utilisés dans un rayon allant jusqu'à 1.250 mètres autour de ces résidences durant les 730 jours précédents, selon une étude publiée jeudi par la revue Environmental Health Perspectives des Instituts nationaux de santé américains.
Jusqu'ici, les chercheurs n'avaient découvert ce genre de résidus que dans un rayon de 750 m autour des habitations.
De plus, l'étude a montré que l'utilisation domestique ou professionnelle des pesticides par les habitants des maisons testées n'avait qu'un impact mineur sur la variabilité de la concentration des pesticides retrouvés.
Pour Générations Futures, cette étude montre que les pesticides sont non seulement nocifs pour les produits agricoles, mais ont également un impact sur l'air que respirent les habitants des maisons avoisinants les champs et vergers où les produits chimiques sont utilisés.
"Ces résultats montrent qu'il faut absolument conserver l'arrêté du 12 septembre 2006" qui n'autorise l'épandage de ces produits que si la vitesse du vent ne dépasse pas la force 3 (19 kilomètres/heure) sur l'échelle de Beaufort comportant 13 degrés, souligne l'organisation non-gouvernementale.
Cet arrêté est remis en cause, selon Générations Futures, par la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits, après le procès en janvier de trois pomiculteurs de Corrèze pour avoir épandu des pesticides sur leurs vergers par vent trop fort, un procès pénal qui pourrait faire jurisprudence.
La décision a été mise en délibéré au 10 mars.
"Il faut à la fois conserver cet arrêté, unique et mince protection contre la contamination par les pesticides agricoles dont disposent les riverains des zones de cultures, et relancer la dynamique du plan Ecophyto 2018 qui prévoit la réduction de 50% des pesticides en 10 ans", a souligné le porte-parole de Générations Futures, François Veillerette.