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Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) plaide pour la suppression pure et simple des bancs solaires, annonce-t-il dans un avis publié lundi. Selon le CSS, il n'existe pas de niveau seuil pour l'apparition de cancer cutané et donc pas de limite sûre à recommander pour l'exposition aux UV.
En comparaison avec d'autres pays européens, le banc solaire est très largement utilisé en Belgique, estime le CSS. Ainsi, en 2015, 14% de la population belge y a eu recours, bien que 94% sait que son utilisation a des effets cancérigènes.
Le public utilisant les bancs solaires est plutôt jeune (61% ont 44 ans ou moins) et féminin (62% de femmes), selon des données de la Fondation contre le Cancer. Près d'un utilisateur sur quatre (23%) fait plus de 20 sessions par an. "Le problème est devenu tel qu'il nous arrive même de recevoir des enfants atteints d'un mélanome", raconte le Dr Olivier Vanhootegem, du CHU UCL Saint-Elisabeth à Namur. "Dans un cas extrême, j'ai reçu un enfant de... cinq ans."
Par ailleurs, certaines idées fausses circulent toujours, ajoute le CSS. Ainsi, 40% des Belges croient à tort que le banc solaire aide à préparer la peau et à prévenir les coups de soleil et 9% disent l'utiliser pour avoir plus de vitamine D. "Une exposition au soleil un quart d'heure par jour est pourtant suffisant. L'utilisation du banc solaire n'est donc pas nécessaire pour produire de la vitamine D", précise le Dr Vanhootegem.
Face à ces constats, le CSS plaide pour la suppression pure et simple des bancs solaires. En tant qu'organe d'avis, il renvoie la balle au monde politique pour une décision en ce sens, soit au fédéral pour les questions de santé publique et de protection des consommateurs et aux entités fédérées pour les questions de prévention.
Selon le Conseil, il n'existe pas de niveau seuil pour l'apparition de cancer cutané et donc pas de limite sûre à recommander pour l'exposition aux UV. L'utilisation du banc solaire n'est pas non plus la meilleure manière de produire de la vitamine D.
Enfin, la présence de bancs solaires accessibles en permanence incite à une utilisation répétée et excessive.
Depuis avril dernier, les centres de banc solaire sont déjà tenus de placer des avertissements en matière de santé à leur entrée ainsi que dans chaque cabine, à la suite d'une décision du ministre des Consommateurs, Kris Peeters. Celle-ci est toutefois jugée insuffisante par les experts du CSS. Les derniers contrôles dans le secteur ont livré des résultats dramatiques.
Sur les 199 centres inspectés l'an passé, seuls 12 étaient tout à fait en ordre. Selon le CSS, une campagne de prévention du cancer de la peau couplée à une interdiction totale des bancs solaires permettrait de prévenir quelque 6.000 décès sur une période de 50 ans.
Les coûts pour les soins de santé pourraient également diminuer de 227,7 millions d'euros grâce à une campagne de sensibilisation et de 238 millions d'euros à la suite d'une interdiction total des bancs solaires. Actuellement, le Brésil et l'Australie sont les seuls pays au monde où les bancs solaires sont interdits, selon le CSS.