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Le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, était invité sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche ». Suite aux nombreux dérapages consécutifs à la grève tournante de la FGTB lundi à Liège, l’homme fort du syndicat socialiste a eu fort à faire face aux multiples accusations des invités et chroniqueurs présents, et s’est plus d’une fois trouvé à court d’arguments. Comme lorsqu’Emmanuelle Praet l’a questionné sur le financement des organisation syndicales.
Marc Goblet avait commencé la discussion en donnant son point de vue sur l’aspiration qu’ont certains partis, comme le MR et le cdH côté francophone, à munir les syndicats d’une personnalité juridique. Celle-ci permettrait de les poursuivre en justice pour des faits comme les dégradations faites à l’autoroute E40 lundi, ou la mort ce même jour d’une patiente (si le futur procès prouve que les syndicalistes sont en partie responsables). Pour Goblet, "le jour où on met la personnalité juridique aux syndicats, on est dans une situation où il n’y a plus de liberté syndicale et on est comme dans un régime d’un pays totalitaire."
Aujourd'hui, un syndicat ne peut être poursuivi en justice
On était là totalement dans le débat sur la responsabilité d’un syndicat dans les agissements de ses membres. Aujourd’hui, ce sont les membres, individuellement, qui doivent répondre de leurs actes, comme ce sera le cas pour les dégradations causées à l’autoroute et l’ "entrave méchante à la circulation" causée par la fermeture de cette même autoroute. Une fermeture bel et bien illégale au regard du droit international.
Et aujourd'hui, les comptes des syndicats sont totalement secrets
Mais les munir de la personnalité juridique permettrait autre chose: de les obliger à publier leurs comptes! La journaliste Emmanuelle Praet a questionné Marc Goblet sur ce point, révélant des sommes colossales et un financement pour le moins opaque. "Avoir une clarté des comptes, urnalça serait pas mal aussi...", a-t-elle avancé. Marc Goblet répondant que les syndicats "ont déjà une clarté des comptes, ... pour tout ce qui est Onem." En effet, les versements des indemnités de chômage doivent être transparentes, puisqu'il s'agit des revenus des chômeurs. Mais l'argent versé ne provient pas des syndicats mais bien des pouvoirs publics.
La personnalité juridique permettrait d'être au courant de financements comme les 5,4 millions de la SNCB, et à quoi sont utilisées ces sommes colossales
Pour le reste, impossible de savoir combien les syndicats en Belgique ont en banque, d’où provient réellement cet argent et ce qu’ils en font. "Quand on voit les centaines de millions d’euros, je pense qu’il y a peu des gens qui savent quels sont les comptes de la FGTB ou des autres syndicats. Ça serait quand même intéressant d’expliquer à quoi servent tous ces millions. Moi j’ai été sidérée d’apprendre que la SNCB vous versait de l’argent pour la paix sociale. 5,4 millions ! A quoi sert cet argent ?" Réponse de Marc Goblet qui ne répondait pas à la question : "Ça dure depuis des années. Ça fait partie des conventions sur les statuts des délégués syndicaux." "Mais ce n’est pas parce que ça dure depuis des années qu’on ne peut pas savoir à quoi servent ces 5,4 millions", insistait alors Emmanuelle Praet. Marc Goblet répondant finalement que "c’est le détachement des délégués syndicaux." Praet le coupant: "Oui, pour la paix sociale. Mais ça veut dire quoi la paix sociale ?" A cette question, le responsable de la FGTB n’a pu fournir aucune réponse.
Il faut dire qu’avec les grèves de la SNCB de lundi et mardi, 5,4 millions, ça semble faire cher payer pour une paix sociale inexistante au sein de l’entreprise...