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Abdellah Bijat, homosexuel et musulman, était invité sur le plateau de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche".
Au cours de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, le chroniqueur Alain Raviart demande à Abdellah Bijat, homosexuel et musulman, comment il lutte contre le consensus qui semble exister au sein de la communauté musulmane, ou même catholique, pour considérer l'homosexualité comme un pêché. "Je ne le vois pas à partir du Coran, je sais qu'il y a quelques versets du Coran qui n'approuvent pas ces choses-là, mais l'amour entre deux personnes, ce n'est pas punissable. Je pense qu'il faut partir de là et dire clairement que si deux personnes s'aiment, elles peuvent s'aimer sans leur reprocher leur genre, ça c'est inacceptable", confie-t-il. "Il faut parfois retourner dans l'histoire, les temps d'or de l'islam, où c'était effectivement accepté, l'homosexualité, pourquoi plus aujourd'hui? C'est le plus gros problème aujourd'hui, il faut surtout travailler là-dessus, oser retourner voir dans l'histoire", explique Abdellah Bijat.
"Dans l'enseignement supérieur c'était un peu plus facile pour moi"
Le présentateur Christophe Deborsu rappelle qu'Abdellah Bijat s'est longtemps trouvé dans un internat et demande au témoin s'il n'avait pas de problèmes avec les autres élèves qui n'étaient pas nécessairement musulmans, en tant qu'homosexuel. "Non mais quand j'étais à l'école personne ne le savait. Ce n'est que dans ma vingtième année que j'ai fait mon coming-out", explique le témoin. "Dans l'enseignement supérieur c'était un peu plus facile pour moi, j'ai pu m'accepter et m'affirmer. Non non, à l'école secondaire je n'avais pas ce problème-là. Il y avait des garçons que j'admirais parce qu'ils pouvaient être eux-mêmes, mais moi je n'avais pas le culot de faire mon coming-out", ajoute-t-il.
"Pour le drame d'Orlando on a vu la difficulté pour plein de gens à mettre les véritables mots sur les choses"
Christophe Deborsu rappelle qu'un récent sondage réalisé par Ivox pour l'ancien centre pour l'égalité des chances révèle que 49% des Belges trouvent le sexe entre deux hommes comme non naturel. Des chiffres qui font réagir Michel Henrion, chroniqueur pour l'émission. "Les agresseurs homophobes n'ont pas un profil bien défini. On trouve de tout là-dedans, on trouve beaucoup de ressortissants des pays de l'est aussi, dont ce n'est pas dans la culture. On trouve aussi de braves Belges là-dedans, qui vont agresser des gays à la sortie des boîtes gays. Je pense que ce combat contre l'homophobie est loin d'être gagné", déplore-t-il. "Pour le drame d'Orlando, on a bien vu la difficulté pour plein de gens, notamment de politiques, à mettre les véritables mots sur les choses. Qui parlaient de terrorisme alors qu'ici c'était clairement une tuerie homophobe et que c'était la communauté gay qui était explicitement la cible. Et même chez nous on a vu des journaux qui parlaient seulement de piste homophobe, alors que c'était sous nos yeux", ajoute Michel Henrion.