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En Belgique, 4 ans après cette tragédie de Fukushima, le Conseil supérieur de la santé s'est penché sur la sécurité, en cas d'accident nucléaire dans notre pays. Sa recommandation est claire : toute personne vivant dans un rayon de 100 km autour d'une centrale doit disposer de pastilles d'iode pour se protéger. Cela concerne donc l'ensemble de la population belge.
Aujourd'hui, dans un rayon de 20 km autour des sites de Borsele, Doel, Mol, Tihange, Fleurus et Chooz (en France), les habitants ont reçu des pastilles d'iode, rapporte notre journaliste Vincent Jamoule. Si on élargit le rayon des cercles autour des centrales à 100 km, tout le pays est concerné. En cas d'accident nucléaire, de l'iode radioactif est libéré dans l'atmosphère et le corps peut l'assimiler par les poumons. "Au lieu d'assimiler l'iode normal qui n'est pas radioactif, la thyroïde, capte l'iode radioactif qui est susceptible de développer le cancer thyroïdien", explique Albert Beckers, professeur d'endocrinologie à l'ULg.
Il suffit d'avaler un seul cachet d'iode stable
Ce cancer de la thyroïde se soigne, mais les fœtus et les enfants jusqu'à 10 ans y sont particulièrement sensibles. En avalant un seul cachet d'iode stable, la thyroïde est protégée pendant 7 jours, à condition que ces cachets soient disponibles immédiatement.
"Ce ne peut fonctionner que si les gens ne prennent le cachet de façon préventive, quasiment dès l'information qu'il y a un incident majeur", a indiqué Thierry Bastin, professeur de physique atomique à l'ULg. Idéalement, il faut compter 6 heures avant l'exposition à un nuage radioactif pour prendre le cachet.
50 cents pour se prémunir d'un cancer
Une boîte de 10 comprimés, suffisant pour une famille de 4 personnes coûte environ 50 cents. L'investissement est donc très faible par rapport à l'efficacité du traitement: "A Tchernobyl, où on n'a pas fait de prévention avec l'iode, on a eu 100 fois plus de cancers thyroïdiens chez les enfants. En Pologne, où on l'a fait, on n'a pas observé cette augmentation du nombre de cancers", a poursuivi Albert Beckers.
La prise d'iode à titre préventif est peu utile après 40 ans. Chez les personnes âgées, elle peut entrainer des complications.