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Au moins 160 familles irakiennes, totalisant environ 700 personnes, ont été rapatriées du camp syrien d'Al-Hol, qui abrite notamment des proches de djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a annoncé lundi un responsable irakien dans le nord de l'Irak, où le groupe est arrivé.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseaux de sources en Syrie, avait confirmé dimanche le départ de ces familles irakiennes --714 personnes-- d'Al-Hol, situé dans le nord-est de la Syrie.
Quelque "700 personnes, environ 160 familles, sont retournées d'Al-Hol", a indiqué à l'AFP un responsable local dans la province de Ninive, région du nord de l'Irak frontalière de la Syrie.
S'exprimant sous anonymat, le responsable a expliqué que ces nouveaux venus seront retenus au camp d'Al-Jadaa, le temps d'une "réhabilitation psychologique" qui permettra de s'assurer qu'ils ont la capacité de "rentrer dans leurs régions d'origine" et garantir ainsi qu'ils ne posent aucun danger et n'ont aucune affiliation djihadiste.
Plus de 43.000 personnes vivent en Syrie dans le camp délabré et surpeuplé d'Al-Hol, sous administration kurde. Il s'agit de déplacés syriens, de réfugiés irakiens et de milliers d'étrangers originaires d'au moins 45 pays, dont des familles de djihadistes de l'EI.
Le retour en Irak de proches de djihadistes fait polémique parmi une population dont une partie a été martyrisée pendant trois ans par les exactions de l'EI.
Après sa montée en puissance fulgurante en 2014, l'organisation ultraradicale a occupé jusqu'à un tiers du territoire irakien, avant sa mise en déroute en 2017 par les forces irakiennes soutenues par une coalition internationale emmenée par Washington.
Malgré les appels répétés de l'administration kurde en Syrie, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens retenus à Al-Hol et d'autres camps similaires, par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol.