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Blinken se rend en Israël pour une visite de solidarité après l'assaut du Hamas

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est envolé mercredi pour Israël, endeuillé par des attaques sanglantes sans précédent du Hamas, pour témoigner du soutien sans faille de Washington à son allié.

Le secrétaire d'Etat américain doit arriver jeudi en Israël pour cette visite éclair au cours de laquelle il rencontrera probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis d'implacables représailles à la "sauvagerie" du groupe islamiste palestinien.

Le nombre d'Américains tués en Israël est désormais d'au moins 22, selon le département d'Etat. "Il pourrait encore augmenter, et le fera probablement", a averti M. Blinken.

La Maison Blanche a par ailleurs indiqué que 17 Américains étaient portés disparus. Un nombre indéterminé de ressortissants américains figurent parmi les otages pris par le Hamas.

Alors que les Etats-Unis appellent d'ordinaire à la retenue en cas de violences à l'étranger, l'administration Biden a clairement dit soutenir le droit d'Israël à répondre fermement, au moment où l'Etat hébreu riposte par des bombardements de la bande de Gaza.

Israël a coupé les approvisionnements en eau, électricité et nourriture de cette enclave pauvre et exiguë où s'entassent 2,3 millions de Palestiniens.

- Sécurité d'Israël -

M. Biden, qui a encore rappelé mercredi à M. Netanyahu que l'appui de Washington à son pays était "inébranlable", avait laissé paraître son émotion lors d'un discours la veille.

"Il y a dans l'existence des moments (...) où le mal à l'état pur frappe le monde. Le peuple d'Israël vient de vivre l'un de ces moments, par les mains couvertes de sang de l'organisation terroriste Hamas", avait-il dit, flanqué de sa vice-présidente Kamala Harris et de M. Blinken, après s'être entretenu au téléphone avec M. Netanyahu.

La Maison Blanche a indiqué mercredi que les Etats-Unis étaient prêts "si nécessaire" à déployer un deuxième porte-avions à des fins de dissuasion.

"Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", a indiqué le secrétaire d'Etat Blinken avant son départ.

Selon son porte-parole Matthew Miller, le secrétaire d'Etat américain ne fera pas pression sur Israël et affichera au contraire la proximité de Washington avec M. Netanyahu, qui a par le passé eu des relations difficiles avec M. Biden et d'autres démocrates.

M. Blinken réaffirmera "la solidarité des Etats-Unis avec le gouvernement et le peuple d'Israël", a dit M. Miller.

Des responsables américains ont toutefois tenu à préciser que la lutte était dirigée contre le Hamas, pas contre le peuple palestinien.

Les Etats-Unis, qui ont salué la décision de l'Union européenne de maintenir son aide au développement destinée aux Palestiniens, ont indiqué travailler "activement" avec Israël et l'Egypte pour permettre à des civils de quitter Gaza.

"Les civils ne sont pas responsables de ce que le Hamas a fait", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

L'armée israélienne a fait état de 1.200 personnes tuées en Israël, la plupart des civils, dans les attaques du Hamas. Les représailles israéliennes ont tué à Gaza 1.055 personnes, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.

- "Echec total" -

Après Israël, M. Blinken se rendra en Jordanie, proche allié des Etats-Unis qui a signé un traité de paix avec l'Etat hébreu.

Le fait que le Hamas ait pris des civils en otage et menace de les tuer complique encore davantage la situation.

Par le passé, Joe Biden a critiqué M. Netanyahu pour la réforme très controversée du système judiciaire entreprise par son gouvernement très à droite, ainsi que pour la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée.

Ces différends se retrouvent désormais au second plan.

Logan Bayroff, du groupe de gauche pro-israélien J Street, souvent critique à l'égard de M. Netanyahu, a salué le soutien de l'administration américaine à Israël après "l'un des massacres de civils les plus horribles où que ce soit au 21e siècle".

Mais il a aussi dit que Benjamin Netanyahu avait montré que "son héritage jusqu'ici était celui d'un échec total", et que l'administration américaine devait s'atteler à une solution de long terme à la question palestinienne.

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