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"Une procédure de licenciement collectif": 690 emplois menacés dans les Match et Smatch non-repris par Colruyt

Colruyt Group et les filiales Match et Profi du groupe Louis Delhaize ont conclu un accord pour que le premier reprenne 57 magasins Match et Smatch en Belgique, soit environ deux tiers des points de vente. Aucun candidat repreneur ne s'est par contre montré intéressé par la reprise des 27 magasins restants et des services logistiques. "En l'absence de solution alternative, la direction a annoncé ce matin en conseil d'entreprise extraordinaire son intention de recourir à une procédure de licenciement collectif (...) Cette intention pourrait affecter au maximum l'emploi de 690 personnes", indiquent les sociétés Match et Smatch dans un communiqué vendredi.

Réaction des syndicats

"A 50, 55 ans, 60 ans,... ce n'est pas facile de se retrouver au chômage", dit Laurence Grolet déléguée itinérante SETCa devant le centre de distribution de Match et Smatch à Wangenies qui devrait être concerné par les licenciements. "Il faudra au moins avoir un bon préavis. L'objectif, c'est de limiter la casse comme en 2019. On va essayer de trouver des solutions pour que les gens gardent leur emploi en étant recasés en magasin."

"La nouvelle positive, ce sont les magasins qui vont chez Colruyt, un groupe important en Belgique qui est en bonne santé financière", dit Myriam Delmée, président du SETCa. "Il ne faudrait pas qu'en pratique ça se traduise par des régressions sociales."

Réaction de la direction

"Avec la crise de l'inflation, la crise énergétique, les indexations des salaires et des loyers qui ont mis à mal notre santé financière, il nous a semblé que la possibilité de céder une partie de notre parc restait la meilleure des options", indique Christophe Garcia, directeur général du groupe Match-Smatch. "Elle permet d'assurer le devenir et l'avenir de nos magasins et de pérenniser un maximum d'emplois."

"Des difficultés majeures"

En 2019 déjà, ces enseignes avaient fait face à des "difficultés économiques majeures" et dû recourir à un premier plan social qui avait entrainé la fermeture de 15 magasins, rappellent-elles. Après une embellie lors de la pandémie, le retour à la normale s'est traduit par un nouveau résultat net négatif.    

"Face à cette situation et afin d'enrayer les pertes récurrentes, plusieurs plans d'action et projets ont été mis en place mais l'inflation, l'augmentation du prix de l'énergie et l'indexation des salaires n'ont pas permis aux entreprises d'atteindre un retour à l'équilibre financier en 2022 et en 2023", ajoutent les deux enseignes. Match et Smatch constatent l'échec des précédents plans de relance et indiquent ne plus disposer de suffisamment de perspectives concrètes pour en financer de nouveaux.  

"Dans ce contexte, la direction a entrepris une analyse approfondie de ses activités et en a conclu que la reprise des supermarchés Match et des magasins de proximité Smatch par un acteur majeur de la distribution en Belgique serait la meilleure option pour assurer leur développement", expliquent-elles.    

C'est dans ce cadre que 57 magasins (50 intégrés et 7 franchisés) sont cédés à Colruyt Group.    

Pour les 27 magasins restants ainsi que pour les services support et logistique, aucun candidat repreneur ne s'est montré intéressé par une reprise. La direction a donc annoncé ce vendredi matin en conseil d'entreprise extraordinaire son intention de recourir à une procédure de licenciement collectif pouvant concerner 690 emplois.  

"La direction des entreprises Match et Profi est consciente de l'émotion que suscite cette annonce", et entame dès à présent la procédure d'information et de consultation avec les partenaires sociaux avec "l'intention d'installer un dialogue afin de limiter au maximum l'impact sur l'emploi".

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