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Nathan Vandergunst, plus connu sous le pseudonyme d'Acid, a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Bruges pour harcèlement en ligne à trois mois de prison avec sursis ainsi qu'à une amende de 800 euros. Le YouTuber avait été cité à comparaître pour avoir publié une vidéo dans laquelle il cite le nom de quatre membres du cercle Reuzegom, en lien avec l'homicide de l'étudiant Sanda Dia lors d'un baptême qui a dégénéré.
L'affaire a débuté le 31 mai 2023 lorsque le vidéaste avait mis en ligne la vidéo en question. Acid y mentionnait le nom de quatre membres du cercle Reuzegom et donnait plusieurs informations personnelles à leur sujet. La vidéo avait finalement été mise hors ligne par YouTube.
L'une des personnes incriminée dans la séquence était un ancien membre du cercle étudiant qui n'était pas mis en cause dans le dossier. À la suite de la publication de la vidéo, les parents du jeune homme ont dû faire face à une vague de fausses réservations et de commentaires négatifs visant leur restaurant à Anvers. Le parquet de Flandre occidentale ayant décidé de ne pas ouvrir d'enquête concernant la vidéo, l'ancien membre du Reuzegom et ses parents ont déposé une citation directe.
De fausses réservations et de faux avis négatifs
Acid a donc dû répondre, lors d'une audience qui s'est tenue le 18 janvier, de harcèlement en ligne, d'infractions à la loi sur le traitement des données à caractère personnel, de calomnie et de diffamation. L'avocat de la partie civile avait réclamé un dédommagement d'un euro pour l'ancien membre du cercle et 200.000 euros de dommages et intérêts pour ses parents. "La tranquillité de mes clients a été gravement perturbée. Leur restaurant subit encore aujourd'hui de fausses réservations et de faux avis négatifs", avait dénoncé Me De Colvenaer, rappelant que ses clients n'avaient pas été impliqués, et encore moins condamnés, dans le procès du Reuzegom.
Le ministère public avait annoncé lors de l'audience préliminaire qu'il ne se prononcerait pas dans le dossier. Il a néanmoins demandé une peine de principe car "dans son message vidéo, (Acid) était à la fois juge et procureur, sans que les personnes visées puissent se défendre".
Il n'y a pas eu d'interrogatoire, pas de procès-verbaux, pas d'enquête...
De son côté, la défense avait demandé à ce que le dossier soit jugé pénalement irrecevable car aucune enquête n'a été menée. "Il n'y a pas eu d'interrogatoire, pas de procès-verbaux, pas d'enquête... Je n'ai jamais vu ça en 38 ans de carrière", s'était insurgé l'avocat du prévenu. Celui-ci avait également affirmé qu'il était impossible de se prononcer sur les accusations de diffamations, car le juge n'avait aucun moyen de vérifier si les allégations d'Acid étaient fondées ou non. Le pénaliste avait en outre avancé que l'ex-membre du Reuzegom avait effectivement une responsabilité morale dans la mort de Sanda Dia, parce qu'il aurait joué un rôle dans la disparition de certains documents. Enfin, Me Van Steenbrugge avait affirmé que l'affaire relevait du délit de presse et devait donc être jugé en cour d'assises. L'avocat avait plaidé l'acquittement au nom de la liberté d'expression.
Le tribunal s'est finalement estimé compétent pour juger le dossier et a condamné Acid à trois mois de prisons avec sursis assortis d'une amende effective de 800 euros. Le prévenu devra également verser 20.000 euros de dommages et intérêts à titre provisionnel à la partie civile. Un réviseur d'entreprises a été désigné pour évaluer le montant exact du préjudice subi par le restaurant. L'ancien membre du cercle étudiant s'est vu attribuer un euro de dédommagement à titre symbolique.