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« J’estime que c’est une atteinte à la liberté. Je ne comprends pas », confie Nathalie. Cette Bruxelloise nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous suite à une décision de sa banque.
Cet été, elle décide de réserver un voyage à Cuba en famille. « Comme le beau-père de ma fille gère des hôtels à Cuba, il s’est occupé pour nous d’acheter les billets d’avion et les logements. Une fois les réservations effectuées, on a donc voulu lui rembourser le montant payé », explique la mère de famille. Son mari réalise un virement via son compte chez BNP Paribas Fortis. Le couple reçoit alors un mail leur demandant de justifier ce transfert d’argent. « C’était une espèce de warning. Apparemment, dès que la mention « Cuba » apparaît, il y a une espèce d’alerte aux banques. On est tombés des nues », se souvient Nathalie.
D’après la Bruxelloise, la banque lui demande de fournir une série de documents au sujet du beau-père de sa fille, comme une copie de son passeport et de ses fiches fiscales. « C’était délicat à demander, mais on l’a fait. Malgré l’envoi de toutes ces informations, on a reçu un mail expliquant que le virement est refusé », déplore Nathalie.
Dans ce message, la banque explique que cette « opération a été rejetée conformément à la politique de conformité du groupe BNP Paribas Fortis » et que le paiement sortant sera recrédité sur le compte.
« Visiblement, c’est pour se protéger contre l’embargo américain », soutient la mère de famille.
Les critères pris en compte dans cette évaluation sont nombreux
« La décision de BNP Paribas Fortis de refuser d’exécuter certaines transactions impliquant certains pays, fait partie de son Dispositif de Sécurité Financière », explique Valéry Halloy, porte-parole de la banque. D’après lui, ce dispositif de conformité est basé sur une évaluation interne et régulière des risques et de la situation économique liés à ces pays. « Les critères pris en compte dans cette évaluation sont nombreux et peuvent inclure les risques en matière de blanchiment, de financement du terrorisme, de corruption, de gouvernance, de transparence fiscale, etc. », énumère le porte-parole.
Au-delà de ce transfert d’argent refusé, ce qui scandalise surtout Nathalie, c’est la demande de sa banque à la fin du mail. « Il est écrit que nous devons confirmer notre engagement à respecter à l’avenir la politique de la banque », s’insurge la Bruxelloise.
« Concrètement, ils m’interdisent de retirer du cash si je suis à Cuba, d’utiliser mon argent pour acheter ou rembourser un billet d’avion pour Cuba et de faire des transferts des fonds », énumère la Bruxelloise.
Je ne trouve pas ça normal
« Je ne trouve pas ça normal. Ils me refusent l’accès à mon propre argent pour faire un voyage. On ne va quand même pas m’interdire de partir à Cuba. S’il m’avait dit que je ne peux pas acheter des armes, j’aurais compris évidemment. Mais là, c’est absurde », estime Nathalie.
En colère contre sa banque, la Bruxelloise a décidé de tout de même s’envoler vers La Havane. « Heureusement, j’ai un compte dans une autre banque. Je vais donc me débrouiller autrement ». Reste à voir la réaction de cette autre institution bancaire.



















