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À Libramont, des haut-parleurs placés le long des voies de chemin de fer diffusent des bruits étonnants. Ils sont destinés à éloigner le gibier lorsqu’un train approche pour éviter les collisions.
« On a plusieurs playlists. Il y en a qu’on a fait nous-mêmes, raconte Benoit Gilson, directeur général d’Infrabel. C’est des bruits de métaux, des bruits de trompettes, etc. Donc des bruits qui sont très variés, en fait, pour que l’animal ne s’habitue pas. On a installé des lasers à un kilomètre de part et d’autre de ce hotspot où passent les animaux. Lorsqu’un train arrive, il déclenche des bruits qui vont effaroucher les animaux et éviter qu’un animal passe au moment où le train arrive ».
Il s’agit d’un projet pilote testé sur un tronçon de deux kilomètres sur la ligne Namur-Luxembourg en plein milieu d’une réserve naturelle où de plus en plus d’animaux sauvages sont observés. « Je vous ai amené à un endroit qui s’appelle une coulée. C’est simplement un chemin qui a été créé naturellement par le passage de divers animaux, explique Elise Speybrouck, cheffe de cantonnement de Saint-Hubert, département nature et forêt. Par le tassement, on voit vraiment le chemin qu’ils ont pris qui mène jusqu’à la voie. Et on s’est rendu compte en arrivant ici qu’il y avait des ossements qui étaient présents ici au pied de la voie. Donc ossements qu’on a identifiés comme ossements de sanglier ».
Ces accidents sont fréquents. 117 collisions l’an dernier. Les animaux sauvages sont impliqués dans 80 % des accidents de train. « Il faut savoir qu’en Belgique, il y a 1h20 de retard par jour qui sont occasionnés par les accidents avec des animaux sauvages, indique Benoît Gilson. Et donc on doit s’attaquer à cette problématique. Veiller à cette coexistence harmonieuse entre les voies et la nature ».
Ces boucliers sonores ont déjà fait leur preuve à l’étranger. Comme au Japon ou encore en Pologne, ils ont permis de réduire de 85 % les collisions.

















