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Le ministre wallon de l’Environnement et des transports Carlo Di Antonio était l’invité de la rédaction de Bel RTL. Il a répondu aux questions d’Antonio Solimando.
Le projet de décret du ministre wallon de l'Environnement Carlo Di Antonio visant à interdire l'utilisation des sacs plastique en Wallonie, a été adopté par le gouvernement wallon. L'interdiction devrait être applicable au second semestre 2016 pour les sacs de caisse, et en 2017 pour les autres types de sacs, comme les emballages pour fruits et légumes en vrac. Le décret doit encore être définitivement approuvé par le gouvernement, en troisième lecture, et ensuite voté au parlement wallon. Le ministre Di Antonio a apporté quelques précisions ce matin sur Bel RTL.
Vous avez déclaré la guerre aux sacs plastique dans les commerces, décidé d’interdire leur utilisation dans les commerces en Wallonie progressivement à partir de 2016. Pourquoi avoir avancé la mise en œuvre de cette mesure ?
"Il y a un plan global: les sanctions, l’augmentation du nombre du nombre de sanctions, l’augmentation du montant nominal est un aspect, il y a tout l’aspect éducation à l’environnement, éducation, toute une série de mesures qui sont prévues, beaucoup d’asbl qui vont se rendre dans les écoles, faire de l’éducation à l’environnement, il y a donc tout un volet prévention qui est important, mais il y a aussi le travail avec ce qui est à l’origine des déchets, essentiellement des emballages. On parle des canettes, des petites bouteilles PMC, des sacs plastiques. Chaque fois qu’on peut résoudre le problème en évitant la multiplication de ce genre de choses, on contribue aussi à la propreté publique".
C’était prévu en 2019, pourquoi l’avez-vous avancé ?
"En 2019, c’est prévu qu’au niveau européen, on interdise progressivement ces sac plastique, mais j’entends que ce n’est pas vraiment une interdiction, c’est une diminution du nombre, ce qui s’est déjà fait ces dernières années. Il y a déjà eu un effort du secteur. Moi je veux aller plus vite, aujourd’hui c’est un véritable problème majeur pour nos cours d’eau, pour les océans. On retrouve des quantités phénoménales, ça reste un siècle dans l’eau, donc c’est vraiment un impact sur l’environnement qui est considérable, ça coûte cher à produire ce plastique à usage unique".
On peut comprendre l’enjeu environnemental, mais pourquoi créer un régime d’exception en Wallonie ?
"J’ai fait l’état des lieux de ce qui existait, existe-t-il des alternatives aujourd’hui, oui, il y a des sacs plastiques ou tissus à usage multiple, qui peuvent servir 10, 15, 20 fois, et qui sont des remplacements qui aujourd’hui existent dans certains commerces et qui fonctionnent. Je veux imposer le fait que ces remplacements soient dorénavant la seule possibilité qui existera. Et puis il y toujours le bon vieux sac papier, qui rend beaucoup de services, qui lui se biodégrade facilement, et qui a l’avantage d’être produit en Wallonie contrairement au sac plastique qui l’est très peu".
Ça risque de faire un surcoût pour les commerces wallons, par rapport aux concurrents à travers l’Europe, pour les grandes chaînes de magasins par exemple, un régime d’exception pour la Wallonie, ça va faire des coûts ?
"Non, il n’y a pas de surcoût. Ce qui se passe, c’est que le consommateur, à la fin de ses courses, ne recevra plus un sac plastique, il recevra soit un sac papier ou pourra acquérir un sac à usages multiples, donc c’est vraiment un changement d’habitudes mais je pense qu’il n’y a pas de conséquences sur l’économie, et le secteur en est bien conscient. Ce qu’il nous demande aujourd’hui, et c’est ce que nous allons faire, c’est une mise en œuvre progressive parce que c’est plus facile dans certains secteurs que dans d’autres".
Il y a des secteurs où ça ne se prête pas nécessairement, les sacs papier pour la viande, le poisson, comment on fait ?
"Il y a des secteurs, dans le domaine de l’alimentaire notamment, vous avez évoqué la viande et le poisson, où il faut des mesures qui viendront plus tard".
Là vous n’avez aucune idée de ce qu’on peut mettre en place ?
"Là, c’est en discussion avec les commerces, et avec les représentants des différents secteurs pour avoir une mise en œuvre progressive. Le gros paquet, la grande quantité de sacs plastiques, c’est le sac plastique à usage unique, le sac de caisse, et c’est celui-là qui va disparaître en premier. Autre exemple, on reçoit un petit sac plastique lorsqu’on va faire un achat dans une pharmacie, pour emballer une boîte de médicaments, ça n’a aucun sens, ce n’est pas nécessaire, donc ça va disparaître très vite également".
Il y a des questions très concrètes, on fait des courses à l’improviste, on n’a pas de sac, de panier avec soi, le sac plastique, ce n’est pas indispensable pour ces gens-là ?
"Non, le sac papier résout le problème, d’ailleurs il est souvent proposé en alternative. Aujourd’hui, si vous allez acheter des vêtements, dans toute une série d’enseignes, elles ont opté pour le sac papier parce qu’il est plus respectueux pour l’environnement".