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(Belga) Les avocats commis d'office pour défendre l'ex-président tchadien Hissène Habré devant un tribunal spécial africain à Dakar ont fait appel de sa condamnation à perpétuité pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
L'accusé, qui récuse la juridiction devant laquelle il a refusé de se défendre ou de s'exprimer, n'a pas été consulté mais cela n'empêchera pas la tenue d'un procès en appel, ont assuré un des avocats commis d'office, Me Mbaye Sène, et le porte-parole du tribunal, Marcel Mendy. "Une décision défavorable a été rendue, il était de notre devoir d'interjeter appel", a affirmé Me Sène, interrogé sur l'éventuel consentement de l'accusé à cette démarche. "Nous n'avons pas essayé de le contacter", a-t-il ajouté. Le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA) pour juger le président tchadien déchu, a confirmé l'information, indiquant que le procès en appel devrait se conclure en avril 2017. Au terme de celui-ci, le verdict sera définitif. En cas de condamnation, l'ex-président (1982-1990) purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l'UA. Hissène Habré a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Ce procès est le premier au monde dans lequel un ancien chef d'État est traduit devant une juridiction d'un autre pays pour violations des droits de l'Homme. Une commission d'enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous le régime Habré à 40.000 morts. (Belga)