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Les terribles inondations de la mi-juillet 2021, qui ont fait 39 morts et quelque 100.000 sinistrés en Wallonie, ont été rendues plus probables et plus dévastatrices par le réchauffement climatique, selon des scientifiques.
Quatre cents ans. En principe, de telles pluies diluviennes ne sont censées se produire, dans nos régions d'Europe de l'Ouest, que tous les 400 ans. Mais avec la hausse de la concentration de CO2 dans l'atmosphère et la montée du mercure qu'elle entraîne, ce type d'évènement météorologique extrême risque de devenir plus fréquent.
Pendant longtemps, les scientifiques ont été frileux à affirmer que telle ou telle catastrophe naturelle était due aux changements climatiques, se bornant à dire que leur survenance était plus probable et leur force plus importante dans le contexte de la hausse du mercure. Mais depuis quelques années, les progrès scientifiques ont permis de réaliser des études dites "d'attribution" qui calculent si, et dans quelle mesure, un événement extrême spécifique est rendu plus ou moins probable et plus intense en raison du changement climatique.
La première étude sur l'attribution d'événements extrêmes a été publiée en 2004 et portait sur la canicule survenue à l'été 2003 en Europe occidentale, et qui avait fait 70.000 victimes. Les inondations de juillet 2021, qui ont également touché l'ouest de l'Allemagne, le Luxembourg et une partie des Pays, faisant au total plus de 200 morts, ont fait l'objet d'une étude d'attribution, menée par 39 chercheurs belges et internationaux, sous l'égide du World Weather Attribution group (WWA).
Ces chercheurs ont estimé que les changements climatiques ont rendu les précipitations extrêmes survenues mi-juillet sur nos régions de 1,2 à 9 fois plus susceptibles de se produire. En outre, le réchauffement d'origine anthropique augmente de 3 à 19% l'intensité de ce type de précipitations. Ces dramatiques inondations ont précédé de quelques semaines à peine un rapport du Giec, le groupe d'experts climat de l'Onu, dans lequel les scientifiques affirment que le réchauffement climatique est dû "sans équivoque" à l'influence humaine.
Selon le Giec, l'activité humaine a réchauffé le climat à un niveau sans précédent depuis au moins 2.000 ans. L'Organisation météorologique mondiale, autre organe onusien, estime que la température moyenne de la planète a déjà dépassé de plus de 1,10°C celle de l'ère préindustrielle.