Enrôlant une pléiade de compositeurs de renom, de Francis Cabrel à Julien Clerc, en passant par Pascal Obispo et Bénabar, Serge Lama, 73 ans, est de retour avec un 24e album studio, "Où sont passés nos rêves" (Warner), dans les bacs vendredi. En 2013, l'interprète des "P'tites femmes de Pigalle", "D'aventures en aventures" et des "Ballons rouges" a fêté ses 50 ans de carrière avec un double album rétrospectif, enrichi de plusieurs titres inédits, "La Balade du poète", certifié disque de platine.
De la ballade mélancolique au rock, en passant par la pop et même la country
Pour ce nouvel album, Serge Lama a décidé pour la première fois de s'entourer pour les musiques des plus grands noms de la chanson française. Jusqu'ici, ses compositeurs attitrés sont deux fidèles, Yves Gilbert, de nouveau présent, et Alice Dona. Patrick Bruel, Christophe Maé, Carla Bruni, Maxime Le Forestier, Adamo, Gérard Lenorman ou Calogero signent aussi les 17 nouvelles chansons sur des tempos variés, de la ballade mélancolique au rock, en passant par la pop et même la country.
"J'ignorais que j'avais des fans dans le métier!"
"Je suis un grand timide. Il m'a fallu du temps pour lancer les invitations. J'ignorais que j'avais des fans dans le métier!", confie à l'AFP Serge Lama qui, en parolier prolifique pour lui-même et d'autres depuis toujours, signe tous les textes. "Ecrivain de chansons" pour Julien Clerc, "grand poète" pour Calogero...: Lama a fait le plein de mélodies en quelques semaines, offrant au final un panorama de la chanson française d'aujourd'hui.
Son processus d'écriture ? "Quelques mots en désordre, une simple phrase venue de nulle part me trottent dans la tête, et m'inspirent les couplets". "J'ai écrit 400 chansons mélancoliques et 10 ou 12 chansons gaies. On ne retient que celles-là pour me cataloguer. Je n'ai jamais eu droit à Télérama...", regrette-t-il.
Avec "Les Muses", sur une musique de Cabrel, Serge Lama aborde la page blanche: "C'est affreux, c'est énervant... C'est très dur à vivre." "C'est quelque part une chanson d'amour car les muses, ces divines inspiratrices, sont souvent des femmes. Sans la gent féminine, combien de poètes auraient rangé leurs crayons ?", interroge-t-il.
Sa femme est décédée le 25 octobre
Le 25 octobre, Michèle, l'épouse de Serge Lama, est décédée, emportée par un accident vasculaire cérébral. Selon ses proches, l'artiste a décidé de se réfugier dans le travail, respectant tous ses engagements pour la sortie de l'album. Avec "Casablanca", Serge Lama s'offre un duo avec Carla Bruni qui signe la musique de cette chanson, un mélo en noir et blanc. Dans "Golgotha", sur une deuxième musique signée Cabrel, le chanteur prône le message humaniste du Christ , "ce qui nous manque tant aujourd'hui", relève-t-il.
Au passage, Lama dénonce les "nouveaux apôtres", notamment "ces politiques qui parlent pour ne rien dire, qui nous trompent et nous mentent". Julien Clerc signe la musique de la chanson titre "Où sont passés nos rêves ?" contre le défaitisme: "Où sont passés nos rêves, nos justes courroux/Nos bras qui se lèvent, le poing serré au bout".
"La retraite ? J'y pense et puis j'oublie!"
Sur un air country de Bénabar, Serge Lama joue aussi l'autodérision en se moquant des adieux des artistes: "Le public n'est pas bête, on l'a tant trahi/Avec la chansonnette de nos fausses sorties". "La retraite ? J'y pense et puis j'oublie!", concède-t-il. "C'est mon corps qui dictera les choses. Physiquement, je vais être de plus en plus diminué. A l'âge de 22 ans, un grave accident m'a laissé handicapé. C'est de plus en plus difficile de rester debout avec l'âge..."
Une grande tournée est d'ores et déjà programmée l'an prochain, avec escales à l'Olympia et à Pleyel.
Cabrel, Obispo, Bénabar, Calogero..., tous fans du même artiste français, mais qui?
Publié le 03 novembre 2016 à 09h05
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