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Pour lutter contre la discrimination à l'embauche, la région bruxelloise autorise la mise en place de contrôles et de faux appels téléphoniques pour tester les employeurs qui recrutent. Mais tous les professionnels du secteur n'adhèrent pas au projet. C'est le cas de l'Union des Classes Moyennes (UCM), qui dénonce une mauvaise approche. Benoit Duthoo et Gilles Gengler ont recueilli leur réaction pour le RTL INFO 19H.
Dès janvier, l’administration bruxelloise pourra envoyer de faux CV aux entreprises, histoire de vérifier qu’à compétences égales, certains candidats ne sont pas discriminés. L’autre technique permise par le vote aujourd'hui au parlement bruxellois est l’appel mystère. "Le Mystery Call, c’est autre chose, c’est le client qui demanderait à une entreprise de titres services ou d’intérim volontairement de faire une discrimination en refusant tel type ou tel type de services fourni par tel type ou tel type de personne. Donc, à la fois, l’un c’est pour l’embauche, l’autre, c’est pour des prestations de service", détaille Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Emploi (DéFi).
Pour l'UCM, c'est une "provocation"
Ce contrôle de la discrimination par l’administration est une première en Europe. Le monde de l’entreprise semble y être opposé, parlant de méthodes contre-productives et de provocation. "Il y a déjà aujourd'hui un arsenal contre la discrimination, il y a déjà des lois, donc pourquoi rajouter une couche supplémentaire en menaçant les gens et en pratiquant une sorte de provocation qui est unique, c’est une loi qui est unique en Europe, et en Belgique c’est unique de faire de la provocation sur ce qui est déjà punissable. Même pour le trafic de drogue, on ne le fait pas", réagit Thierry Evens, porte-parole de l’Union des Classes Moyennes (UCM).
"Il ne s’agit pas d’envoyer tous azimuts"
"Ce sont des cas très très marginaux", insiste le ministre bruxellois de l’Emploi. "Il ne s’agit pas d’envoyer tous azimuts, il faut qu’il y ait un faisceau de preuves, et seulement les entreprises qui sont soupçonnées de discrimination peuvent subir l’envoi d’un faux CV".
Le texte vise tous types de discriminations : l’origine, l’âge, le sexe, ou le handicap. En cas d’abus, l’inspecteur transmettra le dossier à l’auditeur du travail. C’est lui qui décidera de la sanction.