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Des dizaines de youtubeurs ont critiqué la plateforme de Google, qui les prive des revenus de publicité sur certaines vidéos au langage grossier ou au contenu à caractère sexuel ou sujet à polémique, certains accusant le géant américain de censure.
"Certaines de mes vidéos ne seront plus monétisées sur Youtube, car j'y parle de façon grossière", s'est plaint le youtubeur américain Philip DeFranco dans une vue plus de 3 millions de fois depuis mardi, dénonçant "une forme de censure".
Youtube permet aux vidéastes de gagner de l'argent en leur reversant une partie des revenus de la publicité. Mais la plateforme précise dans ses conditions d'utilisation que ces contenus doivent être "destinés à tous les publics" et acceptables par tous les annonceurs.
Sont notamment exclus les contenus "comportant un langage inapproprié", "à caractère sexuel", ou encore "traitant de sujets et d'événements controversés ou sensibles, tels qu'une guerre, un conflit politique, une catastrophe naturelle ou une tragédie". Moins de 1% des contenus produits par ces vidéastes seraient concernés, selon Youtube.
La plateforme n'a pas modifié ces conditions, mais a récemment clarifié le système qui prévient les vidéastes si une de leurs vidéos n'est plus monétisée, a précisé vendredi un porte-parole de Youtube à l'AFP. La procédure qui leur permet de faire appel a également été simplifiée.
Le youtubeur français Doc Seven (1,1 million d'abonnés) s'est étonné jeudi sur Twitter de voir une de ses privée de monétisation parce qu'elle parlait de la guerre du Golfe. Après appel auprès de Youtube, la vidéo a retrouvé son statut normal.
"Youtube est apparemment devenu un espace contrôlé où tous les propos politiques, ou sujets controversés qui pourraient énerver des gens, sont dénoncés", a regretté le duo américain dans une vidéo postée sur Youtube, avant de voir toutes ses vidéos re-monétisées.
"Youtube se rapproche de plus en plus du modèle de la télévision. Ce genre de censure va faire du mal à certains", a conclu le jeune youtubeur français Farod dans une publiée jeudi.
Plus de trois millions d'Européens touchaient des revenus sur leurs vidéos fin 2015, selon la plateforme.