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Frédéric Moray a décidé de nous expliquer en 90 secondes une page de l’histoire particulière entre la Belgique et le Congo, une histoire que l’on connait peu ou pas du tout. L’histoire des 13 000 métis qui vivaient au Rwanda, au Burundi et au Congo au moment de l’indépendance en 1960.
Quel sort leur a été réservé?
Ils étaient isolés du reste de la population. Ces enfants, à 80 % sont nés de papas blancs qui les ont abandonnés à la naissance et ne les ont jamais reconnus, parce que c’était très mal vu.
Malgré tout, ils avaient du sang européen dans les veines et la Belgique refusait de les voir se mêler à la population locale. Cela aurait pu mettre en péril son rôle civilisateur. Donc dans la plupart des cas, ces métis étaient enlevés de forces à leur mère, placés en internat dans des couvents tenus par des Sœurs catholiques. L’objectif était d’en faire une catégorie à part.
Que s’est-il passé pour eux au moment de l’indépendance?
La Belgique a craint que ces enfants ne soient en danger. Elle a donc décidé d’en rapatrier un maximum en Europe. 300 à 400 sont arrivés. Ils ont été placés dans des familles belges, à qui l’on a dit que ces enfants étaient orphelins. Ils ont changé d’identité et on les a totalement coupés de leurs racines.
On parle de cette histoire assez interpellante, parce que ces enfants, qui ont aujourd’hui 60, 70 ans, se sont constitués en association. Ils réclament le droit d’avoir accès aux archives coloniales pour enfin connaître leur véritable identité. Ils seront ce matin au Parlement bruxellois pour plaider leur cause.