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Attentats à Paris: les enquêteurs se focalisent sur trois frères, dont l'un d'eux s'est évaporé dans la nature

Le puzzle commence à se former mais il manque encore quelques pièces concernant les attentats de Paris. Une question centralise l'attention des enquêteurs: y a-t-il des complices des kamikazes qui se sont évaporés dans la nature ?

Deux autres kamikazes français ayant pris part aux attentats de vendredi à Paris ont été identifiés, après une première identification d'un auteur de l'attaque contre le Bataclan samedi, a annoncé dimanche le procureur de la République de Paris. Ces deux hommes résidaient en Belgique, a ajouté François Molins dans un communiqué. Le premier des kamikazes français identifiés l'avait été samedi: il s'agit d'Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, pour l'instant le seul membre du commando du Bataclan formellement identifié.


Trois frères au coeur de l'enquête

Mais un des kamikazes morts inquiète les autorités, car il pourrait confirmer la crainte redoutée depuis les attaques: la crainte qu'un ou plusieurs terroristes ait pris la fuite, dont son frère. La police française a ainsi diffusé dimanche un appel à témoin concernant un individu "susceptible d'être impliqué dans les attentats parisiens", Salah Abdeslam, également visé par un mandat d'arrêt international émis par la justice belge. Selon toute vraisemblance, cet individu fait partie des auteurs et est actuellement dans la nature. "Salah Abdeslam est Français mais il est né en Belgique. Il a deux frères. Ibrahim, qui était un kamikaze mort dans les attaques. Son autre frère s'appelle Mohamed. Il a été arrêté au moment des perquisitions à Molenbeek. Les trois hommes résidaient sur la place communale de Molenbeek, juste en face de la maison communale", a expliqué notre journaliste Dominique Demoulin dans le RTLinfo 19h.

Quoiqu'il en soit, deux des assaillants tués dans les attentats sont des Français ayant résidé à Bruxelles, selon le parquet fédéral belge, qui a précisé que les "deux voitures immatriculées en Belgique" retrouvées à Paris et en proche banlieue ont été louées "en début de semaine dans la région bruxelloise". Plusieurs fusils d'assaut Kalachnikov ont été découverts dans une voiture Seat noire utilisée par les assaillants et retrouvée à Montreuil, une commune limitrophe de Paris, selon une source judiciaire.


Mostefaï, fiché pour radicalisation

Le premier assaillant dont l'identité a été formellement dévoilée est un Français de 29 ans, Omar Ismaïl Mostefaï, qui a participé à la prise d'otages sanglante du Bataclan. Né à Courcouronnes (Essonne), il était fiché pour sa radicalisation islamiste, mais n'avait "jamais été impliqué" dans un dossier terroriste, selon le procureur de Paris François Molins. Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), selon une source proche de l'enquête. Dimanche, le président de cette mosquée, Abdallah Benali, a assuré qu'il ne le "connaissait pas". Les enquêteurs tentent de confirmer qu'il a bien séjourné en Syrie en 2014, selon des sources policières.

Condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun, mais jamais emprisonné, il a été identifié par ses empreintes, grâce à un doigt sectionné retrouvé au Bataclan, où se tenait un concert rock lors de l'irruption des jihadistes.

Sept membres de son entourage familial, avec lesquels il ne semblait plus guère avoir de liens, ont été placés en garde à vue, dont son père, un de ses frères et la femme de ce dernier. Leurs domiciles, situés respectivement à Romilly-sur-Seine (Aube) et Bondoufle (Essonne), ont été perquisitionnés samedi soir.


Arrestations en Belgique

Les enquêteurs ont par ailleurs trouvé, près du corps d'un des trois kamikazes du Stade de France, un passeport syrien appartenant à un migrant enregistré en Grèce, selon Athènes. L'enquête a aussi mis au jour une piste en Belgique, où sept personnes ont été arrêtées. Parmi elles, l'homme qui avait loué une Polo noire utilisée par les kamikazes et retrouvée garée devant le Bataclan, où s'est déroulée la plus meurtrière des attaques qui ont touché Paris vendredi, avec au moins 89 morts. 


Trois assaillants sont morts au Bataclan, trois autres se sont fait sauter près du Stade de France, où 80.000 personnes, dont le président Hollande, assistaient au match de football France-Allemagne, et un dernier boulevard Voltaire. Les trois autres attaques ont visé des bars et restaurants, notamment rue de Charonne (19 morts) et rue Alibert (15 morts). Les assaillants ont ouvert le feu à des centaines de reprises.


La France "frappera" le groupe EI pour le "détruire"

Dix mois après les attaques contre le journal Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts, ces attentats ont réveillé de douloureux souvenirs. François Hollande, qui a qualifié les attentats d'"acte de guerre", a décidé de porter à leur niveau maximum - 10.000 hommes - le nombre de militaires déployés sur le territoire.

Sur le front extérieur, la France, engagée militairement en Syrie et en Irak, "frappera" le groupe EI pour le "détruire", a renchéri M. Valls.

A Ankara, les dirigeants du G20 ont observé une minute de silence pour les victimes des attentats parisiens.

Dimanche, les alentours du Bataclan étaient toujours bouclés. Des dizaines de passants venaient déposer fleurs, messages ou bougies devant les barrières.

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