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Sept personnes sont mortes dans l'explosion d'un train transportant des citernes de gaz qui a déraillé samedi et ravagé le centre d'un village du nord-est de la Bulgarie, mais les autorités craignent que ce bilan ne s'alourdisse.
L'accident, spectaculaire, a fait au moins sept morts et des dizaines de blessés. L'explosion a détruit la gare, des bâtiments administratifs et une vingtaine de maisons de la localité de Hitrino, a constaté un photographe de l'AFP. Une trentaine d'autres maisons étaient endommagées. Une odeur de brûlé et une fumée noire étaient omniprésentes.
Les secours ne cherchent plus de personnes sous les décombres, mais le nombre de victimes pourrait s'alourdir, certaines blessés se trouvant dans un état préoccupant. Le ministre de la Santé Petar Moskov a fait état de "29 (personnes) hospitalisées, dont neuf dans un état critique". Vingt-trois autres, présentant des blessures moins graves, ont également été examinées, a-t-il ajouté.
Le village était presque désert, les autorités l'ayant évacué pour des raisons de sécurité. La défense civile a procédé dans l'après-midi à l'évacuation totale du millier d'habitants du village restants après une évacuation partielle dans la matinée. "Les citernes à gaz propylène doivent être vidées, ce qui constitue une opération extrêmement dangereuse", a expliqué M. Nikolov.
Une journée de deuil national sera décrétée lundi.
"Qui va me rendre ma femme?"
Cheradin Ahmed dont l'épouse grièvement blessée travaillait à la boulangerie du village s'indigne d'une réaction selon lui "trop lente" des pompiers. "Qui va me rendre ma femme?", sanglote-t-il devant les caméras de la chaîne de télévision Nova. Selon le chef de la Défense civile, Nikolay Nikolov, "quatre morts ont été identifiés" après l'explosion mais "il y en aura d'autres. Vingt-cinq personnes ont été blessées et des pompiers cherchent des rescapés sous les décombres".
Par ailleurs, un jeune homme est mort de ses blessures à l'hôpital régional de Choumen, a annoncé le directeur de l'établissement, Atanas Atanassov. Trois personnes avec des brûlures graves seront transportées dans un hôpital spécialisé de Varna, sur la Mer Noire, située à 110 km du lieu de l'accident. Une partie des 800 habitants de Hitrino a été évacuée pour éviter de subir une intoxication ou une explosion secondaire. L'inspection régionale de l'Environnement affirmait samedi à mi-journée que l'air n'était pas pollué au dessus des normes, les gaz étant dissipés par le vent.
20 citernes de gaz propylène et 4 citernes de propane-butane
L'explosion s'est produite à 05H37 à la gare située dans le centre de Hitrino, village pauvre à forte minorité musulmane. L'incendie était éteint à mi-journée. Cent-dix pompiers et quarante sauveteurs fouillaient les décombres, selon les autorités. Le Premier ministre démissionnaire Boïko Borissov, un ancien pompier, s'est rendu sur place, appelant les habitants de la région à donner leur sang à l'hôpital de Choumen. Le président élu Roumen Radev ainsi que plusieurs ministres sont également allés à Choumen et sur le lieu de l'accident.
Le train transportait 20 citernes de gaz propylène et quatre citernes de propane-butane d'un poids total de 200 tonnes en direction de Roussé, sur le Danube. Sept wagons-citernes ont déraillé à l'entrée de la gare de Hitrino, une citerne ayant accroché une ligne de haute tension, selon la défense civile. Des enquêteurs devaient interroger le conducteur du train resté en vie.
La cause n'a pas encore été établie
Le transporteur, la société bulgare Bulmarket, a précisé qu'il n'était pas le propriétaire des deux locomotives, tandis que les citernes étaient roumaines.
Des enquêteurs ont interrogé les conducteurs du train et le gestionnaire de Bulmarket, mais la cause réelle de l'accident n'a pas encore été établie.
Le réseau ferroviaire obsolète
Les déraillements de trains de marchandises sont fréquents sur le réseau ferroviaire bulgare, qui est obsolète, manque de financement et fait l'objet de vols. Il est cependant rare qu'ils fassent des victimes. Le 23 janvier, les huit wagons d'un train de marchandises avaient déraillé en entrant à haute vitesse dans la gare de Doupnitsa. Cinq cas de déraillement ont eu lieu en 2015 et cinq en 2014, à cause d'un rocher tombé sur les rails ou d'un vol d'éléments de jonction des rails.