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La Grèce a soumis dans les temps jeudi à ses créanciers un nouveau programme de réformes avec lequel elle espère les convaincre de reprendre leur aide et de la garder dans la zone euro, avant un sommet crucial dimanche. Ce programme de réformes accepte presque toutes les demandes des créanciers, alors que la majorité des grecs s'est prononcée contre l'austérité dimanche dernier lors d'un référendum organisé par Tsipras lui-même.
Ces propositions de réformes devaient être remises jeudi avant minuit aux créanciers d'Athènes (UE, BCE, FMI) qui avaient fixé un ultimatum. Elles ont finalement été reçues deux heures avant la date limite et vont être "immédiatement" étudiées par les créanciers, puis soumises samedi aux ministres des Finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l'Union européenne convoqué dimanche à Bruxelles.
Avec ces réformes sur la table, les créanciers vont pouvoir "estimer le montant du programme d'aide" pour la Grèce, a indiqué une source européenne au fait des discussions. La Grèce a en effet adressé formellement mercredi à la zone euro, son principal créancier, une nouvelle demande d'aide sur trois ans, la troisième depuis 2010, en échange de l'effort budgétaire dans lequel elle va s'engager. Mais si les créanciers jugent l'effort insuffisant, le sommet de dimanche pourrait se transformer en réunion de crise, amorçant une sortie de la Grèce de la monnaie unique.
Le Parlement grec doit se prononcer par un vote sur ces propositions dès ce vendredi afin de permettre ou non au gouvernement de négocier ce paquet de réformes, a fait savoir l'agence Ana (semi-officielle). Le débat au Parlement débutera à 13H00.
Des propositions qui vont dans le sens de l’austérité
Les propositions grecques envoyées jeudi soir aux créanciers, UE, BCE et FMI, comprennent une hausse de la TVA ainsi que des réformes des retraites et de la fonction publique afin d'augmenter les recettes publiques, en échange d'une aide financière sur trois ans.
Selon le texte des propositions publié par le gouvernement grec, la Grèce souhaite une solution "pour régler" son énorme dette publique, à 180% du PIB, ainsi qu'un "paquet de 35 milliards d'euros" consacré à la croissance. Dans ce texte de 13 pages intitulé "Actions prioritaires et engagements", la Grèce s'engage à adopter presque toutes les mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu'Athènes avait alors rejetées en annonçant la tenue d'un référendum.
Plus particulièrement, les nouvelles propositions acceptent "un système unifié des taux de la TVA à 23%, incluant aussi la restauration", qui jusqu'ici était à 13%. Pour les produits de base, l'électricité et les hôtels, la TVA reste à 13% et à 6% pour les médicaments, livres et places de théâtre. La hausse de la TVA était la pomme de discorde entre Athènes et ses créanciers pendant ces derniers mois de longues négociations.
Le gouvernement propose la suppression des avantages fiscaux pour les îles (soit la réduction de 30% de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques, comme le souhaitaient les créanciers. Cette suppression va commencer en octobre et sera faite graduellement pour s'achever "d'ici la fin 2016", précise le texte.
Concernant l'âge du départ à la retraite, il est fixé à 67 ans ou 62 ans avec 40 ans de travail et sera relevé graduellement d'ici à 2022. Des réformes pour la déréglementation de certaines professions (ingénieurs, notaires) et du secteur du tourisme sont également prévues. Le plafond des dépenses militaires sera réduit de 100 millions d'euros en 2015 et de 200 millions en 2016 contre une réduction de 400 millions proposée par les créanciers.
Le gouvernement grec accepte de limiter la hausse de la taxe sur les sociétés de 26 à 28 % comme le souhaitent les créanciers et de procéder au programme de privatisations des nombreuses entreprises publiques.