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Les producteurs de lait poursuivent leur combat, pour être mieux rémunérés. À la veille d'un conseil des ministres européens de l'agriculture, à Luxembourg, certains de ces producteurs, dont des Belges, ont, déjà, rejoint le Grand-Duché, ce matin. Et ils "retiennent", à leur façon, quelques-uns des ministres, dans un petit village local. Sur place, Vincent Jamoulle et Denis Streel.
Une bonne centaine de tracteurs venus de Belgique, d'Allemagne, du Luxembourg bloquaient ce matin tous les accès d'un petit village du Luxembourg où plusieurs ministres de l'agriculture européens, parfois accompagnés de leurs épouses, visitaient des exploitations agricoles. "Ce n'est pas le moment de se balader dans les fermes. Qu'ils mettent en place des mesures et la régulation nécessaires pour obtenir un prix du lait qui couvre les coûts de production", justifiait Erwin Schopges, producteur de lait et membre de l'European Milk Board (une fédération regroupant une vingtaine d'associations européennes de producteurs de lait).
La police attendait des manifestants avec des auto-pompes à Luxembourg où doit commencer demain un conseil européen des ministres de l'agriculture. Les producteurs de lait ont anticipé et ont pu s'adresser directement aux ministres. "Vous devez vous rendre compte que demain si on veut encore de la ruralité, si on veut encore des campagnes, il faut changer les règles" assénait ainsi un producteur de lait à Fernand Etgen, le ministre de l'agriculture au Grand-Duché du Luxembourg. Un autre producteur de lait regrettait l'absence du ministre de l'agriculture allemand: "Le problème est que l'Allemand n'est pas là. Et l'Allemand ne veut pas réguler", déclarait Alain Colliene.
Les ministres de l'agriculture vont peut-être devoir passer la nuit dans le village, jusqu'au démarrage du conseil européen de demain. "Je n'ai pas peur de rester ici toute la nuit, j'ai déjà connu ça", disait Sharon Djksma, la ministre de l'agriculture des Pays-Bas.