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Trois syndicats policiers déposent un préavis de grève. C'est l'exécution de plan Canal qui pose problème: ce plan présenté par Jan Jambon la semaine dernière prévoit la mobilisation de policiers fédéraux dans 8 communes pour lutter contre le radicalisme. Les syndicats affirment que ce plan n'a pas été négocié avec les partenaires sociaux. Sébastien Prophète et Alain Hougardy ont interrogé Vincent Gilles, président du SLFP, pour le RTLINFO 19H.
Les syndicats SLFP Police, CSC-Services Publics et SNPS (Syndicat National de Police et de Sécurité) ont déposé jeudi un préavis de grève au sujet de l'exécution du plan "canal", annoncent-ils dans un communiqué. La CGSP marque son soutien, sans suivre à ce stade les trois autres organisations. "Le policier est un travailleur comme tous les autres travailleurs, et lorsqu’on change le lieu de travail de cette personne, il faut effectivement prévoir un contexte, un cadre. Nous avions des personnes, qui par exemple faisaient du contrôle frontalier en aéroport, et qui quelque part et indirectement participaient à la lutte contre le terrorisme, il a fallu qu’elles quittent ce lieu de travail dans lequel elle étaient depuis deux ou trois ans, pour aller à Molenbeek où elles ne savent même pas elles-mêmes ce qu’elles vont faire. Il faut impérativement que le ministre de l’Intérieur organise une négociation sur le sujet, cette négociation doit être satisfaisante, et je rappelle que nos exigences sont très claires et précises. Si malheureusement le ministre ne rencontre pas nos exigences, nous inviterons nos collègues à détacher dans les communes concernées par le plan "canal" à se mettre ne grève dès le 22", a expliqué Vincent Gilles.
Un plan d'action contre la radicalisation
Le gouvernement fédéral a annoncé le 5 février avoir débloqué 39 millions d'euros au service de la police et de la Justice dans le cadre d'un plan d'action "contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme dans la zone du canal", qui comprend sept communes bruxelloises, le territoire de Laeken (entité de la ville de Bruxelles), Saint-Gilles, Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg, St-Josse et Schaerbeek, ainsi que Vilvorde en périphérie. Des renforts au sein des polices locales sont notamment prévus. Concrètement, le "plan canal" prévoit l'affectation de 21,8 millions d'euros pour la police et 17,1 millions d'euros pour la justice. Il est question de 160 policiers en plus pour la police judiciaire et 325 policiers en plus pour la police administrative, soit un total de 485 policiers pour la zone du canal. Un total de 300 policiers seront déployés dès cette année moyennant certains glissements, en commençant par 50 à Molenbeek et 20 à Vilvorde.