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Le harcèlement à l'école est de plus en plus répandu. On estime aujourd'hui qu'un élève sur trois est impliqué dans des faits de harcèlement. Depuis la rentrée, plusieurs écoles ont donc mis en place une structure censée éviter ce genre d'incidents. Frédéric Matriche et David Muller se sont rendu à l’école Saint-Joseph pour le RTLINFO 13H.
Dans la classe de cinquième primaire de madame Mélanie, pendant une heure par semaine, depuis la rentrée, le cours se transforme en cercle de parole. "Quand c’est vraiment une urgence, on fait aller la petite cloche", explique une jeune fille. Les élèves expriment ce qu’ils ressentent, ils échangent sans s’interrompre et sans se moquer: "Ils amènent aussi beaucoup de solutions, donc ils ont le désir d’améliorer et de réduire les conflits dans la cour de récréation, explique Mélanie Leemans, institutrice.
La cour de l'école Saint-Joseph est aménagée en trois zones. La jaune pour courir avec un ballon, la bleue pour courir sans ballon, et la verte, dans laquelle les enfants doivent jouer calmement. "Comme ça au moins il y a des endroits où tu peux rester calme, sans que d’autres puissent te bousculer", explique une autre jeune fille.
"Les enfants se disputent beaucoup moins"
En organisant les activités, l’école diminue les conflits. "On constate que les enfants se disputent beaucoup moins, parce qu’ils savent exactement dans quel espace ils peuvent courir, dans quel espace ils ne peuvent pas courir, les choses sont beaucoup plus claires, le ballon de foot ne va plus aller embêter ceux qui jouent au tennis de table, et réciproquement", détaille le directeur Luc Neukermans.
En Wallonie et à Bruxelles, un enfant sur trois serait concerné par le harcèlement. Cette année, 300 écoles s’inscrivent dans la même démarche. Dès la prochaine rentrée scolaire, 400 établissements de plus emboiteront le pas, pour un budget total de 500.000€.
"Chaque école va s’approprier le projet à sa manière"
Benoit Humbeeck, chercheur à l’université de Mons, explique le succès de ces démarches: "Les résultats sont spectaculaires et rapides, pour plusieurs raisons, d’abord parce qu’on met en place un système de règles, de normes et de lois dans l’école, parce que ça répond aussi une demande des enseignants. On n’est pas en train d’imposer un modèle qui viendrait de l’extérieur, mais chaque école va s’approprier le projet à sa manière".
En évitant les conflits, en laissant les enfants s’exprimer, le harcèlement à l’école doit diminuer.